Fiche sur le discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes

Discours sur l’origine et les fondements de l’ine? galite? parmi les hommes (1755)
Rousseau
Courts faits sur Rousseau
Né en 1712 à Genève, sa mère mourut à la naissance. Il est issu d’une famille d’origine française et fut élevé dans la tradition protestante. Après avoir pris goût à la lecture et une fois à Paris, il se lia avec DIDEROT et collabora à l’ENCYCLOPEDIE. Il écrivit une thèseparadoxale soutenue dans le DISCOURS SUR LES SCIENCES ET LES ARTS (1750), puis le DISCOURS SUR L’ORIGINE DE L ’INEGALITE en 1755. Rousseau rejeta les raffinements de la civilisation en condamnant le théâtre, école de mauvaises mœurs, dans la LETTRE A D’ALEMBERT SUR LES SPECTACLES (1758). Ecrivit un roman épistolaire : JULIE OU LA NOUVELLE HELOÏSE (1764). Après la condamnation de son ouvrage l’EMILE, ilvit dans la hantise d’un complot dirigé contre lui…

Dédicace de Rousseau
Allusion à ARISTOTE : « Ainsi nous disons des différents être, par exemple d’un homme, d’un cheval, d’une famille, qu’ils sont dans la nature, lorsqu’ils ont atteint le développement complet qui leur est propre… Il est donc évident que la cité est du nombre des choses qui sont dans la nature, et que l’homme estnaturellement un animal politique ». (LA POLITIQUE) Rousseau : « Ayant eu le bonheur de naître parmi vous, comment pourrois-je méditer sur l’égalité que la nature a mise entre les hommes et sur l’inégalité qu’ils ont instituée, sans penser à la profonde sagesse avec laquelle l’une et l’autre, heureusement combinées dans cet Etat, concourent de la manière la plus approchante de la loi naturelle et la plusfavorable à la société, au maintien de l’ordre public et au bonheur des particuliers ? » [éloge au gouvernement de Genève] « J’aurois donc voulu que personne dans l’Etat n’eût pû se dire au-dessus de la loi, et que Personne au-dehors n’en pût imposer que l’Etat ne fût obligé de reconnoître ». « Quelle que puisse être la constitution d’un gouvernement, s’il s’y trouve un seul homme qui ne soit passoumis à la loi, tous les autres sont nécessairement à la discretion de celui-là » (dépendent de sa volonté). => La loi doit donc être appliquée à tous, sans exception… (sinon certains gouvernent d’autres). « Les Peuples une fois accoutumés à des Maîtres, ne sont plus en état de s’en passer. »

Préface
« La plus utile et la moins avancée de toutes les connoissances humaines me paroît être cellede l’homme, et j’ose dire que la seule inscription du Temple de Delphes contenoît un Precepte plus important et plus difficile que tous les gros Livres des Moralistes ». « Comment l’homme viendra-t-il à bout de se voir tel que l’a formé la Nature, à travers tous les changements que la succession des tems et des choses a dû produire dans sa constitution originelle, et de démêler ce qu’il tient deson propre fond d’avec ce que les circonstances et ses progrès ont ajoûté ou changé à son Etat primitif ? »

« Ce qu’il y a de plus cruel, c’est que tous les progrès de l’Espèce humaine l’éloignant sans cesse de son état primitif, plus nous accumulons de nouvelles connaissances, et plus nous nous ôtons les moyens d’acquérir la plus importante de toutes, et c’est en un sens à force d’étudierl’homme que nous nous sommes mis hors d’état de le connoître. » « Tant que nous ne connoîtrons point l’homme naturel, c’est en vain que nous voudrons déterminer la Loi qu’il a reçue ou celle qui convient le mieux à sa constitution ». Il aperçoit deux principes antérieurs à la raison : Nous recherchons le « bien-être et la conservation de nous-même » ; « Une répugnance naturelle à voir perir ou souffrirtout être sensible et principalement nos semblables ».

Discours sur l’origine, et les fondemens de l’inégalité parmi les hommes
Il conçoit deux sortes d’inégalité : Une phisique (ou naturelle) « parce qu’elle est établie par la Nature, et qui consiste dans la différence des âges, de la santé, des forces du Corps, et des qualités de l’Esprit, ou de l’Ame ». « Inégalité morale, ou politique…