« Dans Candide de Voltaire ,l’idée s’habille en personnage et les péripéties de l’aventure offriront autant de moyens de mettre l’idée à l’épreuve .Ainsi le conte est un discours sous forme narrative dans lequel, l’argument se fait évènement.»

Le conte philosophique apparaît en tant que genre littéraire narratif au XVIII ème siècle .Le précurseur majeur de ce type de récit imaginaire, à viséemorale, demeure Voltaire, au travers notamment de son œuvre « Candide », empreinte de la philosophie des LUMIERES.
Dans cette œuvre majeure, une affirmation définit le conte comme un discours sous forme narrative, dans lequel l’argument se fait évènement.
Nous nous demanderons donc si le conte philosophique est une œuvre dans laquelle l’idée de l’auteur se dégage simplement au fil de lanarration et de l’action.
Pour cela, nous étudierons d’abord le rôle essentiel de l’action et de la narration dans l’expression de l’idée de l’écrivain, et enfin, nous verrons l’importance du rôle du spectateur dans cette expression.

Effectivement, je pense que chaque conte philosophique serait donc un moyen pour l’auteur d’exprimer son idée, au fil de la narration et au travers desévènements.
Ainsi, la narration joue un rôle essentiel dans l’expression du discours de l’auteur.
Dans la narration, les éléments les plus importants permettant de dégager l’idée de l’auteur sont essentiellement les personnages, car ce sont des êtres imaginés par celui-ci permettant la réalisation des actions de l’histoire et qui mènent le lecteur à l’idée principale de l’œuvre. Le personnageprincipal, que l’auteur choisit de mettre en scène, est le départ ou le point d’origine qui va nous révéler peu a peu l’idée défendue par l‘auteur, c’est-à-dire qu‘il joue en quelques sorte le rôle d’un guide, comme Candide en témoigne dans le conte de Voltaire, ou encore Santiago dans « L’Alchimiste » de Paulo Coelho .
L’expression de cette idée va dépendre aussi de l’évolution dupersonnage, c’est-à-dire de l’échec ou de la réussite du chemin parcouru par celui-ci. Ainsi, dans « Candide » de Voltaire, le héros finit par vivre dans un certain bonheur aux côtés de Cunégonde. Si son style de vie est contraire aux idées de l’époque et il nous amène à l’idée de Voltaire, selon laquelle il faut « cultiver son jardin » pour tendre vers le bonheur. Dans « Justine ou les Malheurs de lavertu » du marquis de Sade, Justine ne connaît que le malheur : celle-ci fugue, se fait violer, assiste à des meurtres, est accusée de vol, d’incendie, de crime, est emprisonnée et quand enfin cette jeune fille commence à profiter d’un peu de bonheur dans le château de sa sœur, elle finit pas se faire foudroyer par un terrible orage.
L’idée dépend aussi du caractère du personnage. Ainsi,dans « Candide» de Voltaire, le personnage principal est, de par son nom et sa personnalité, un être naïf, innocent, bercée par la philosophie optimiste dont il est l’incarnation béate. Cela se traduit par une absence totale de réflexion .
A cela s‘ajoute la situation sociale, (pauvre, riche, noble, marié…) du personnage, qui va permettre aussi bien une critique qu‘une réflexion amenant àl‘idée phare de l‘œuvre. Ainsi, je reviens sur le personnage de Justine dans « Justine ou les Malheurs de la vertu » du marquis de Sade qui, au début du conte, est présentée comme une enfant orpheline, à l’inverse de la Princesse de Babylone dans « La Princesse De Babylone » de Voltaire, qui elle ,est membre de la noblesse et cultive des mœurs homosexuelles.
S’ajoute au rôle essentiel dupersonnage central de l‘histoire, le rôle de tous les personnages secondaires qui l’entourent et qui d’après moi, entraînent quelquefois un changement radical chez le héros, comme dans « Candide» de Voltaire où Pangloss et Candide rencontrent un Derviche qui en demandant à Pangloss de se taire, fait en fin de compte taire la philosophie optimiste dans l‘esprit de Candide, ce qui est la volonté de…