De l’institution des enfants

Les Essais Montaigne
De l’institution des enfants

Montaigne est un penseur et un homme de lettre du 16ème siècle. Pendant toute sa vie, il se consacra à la rédaction d’un livre qu’il enrichit sans cesse, les Essais (1588-1595), œuvre très originale pour son époque. Les Essais contiennent trois livres ce qui fait en tout 107 chapitres dans lesquels Montaigne examine tous les sujets qui seprésentent à son expérience et à sa réflexion. L’ordre de ces derniers ressemble à un simple vagabondage. Ces sujets sont d’autre part très divers et touchent à plusieurs domaines : « vie quotidienne, nature, science, morale … » En observant le monde, Montaigne s’étudie. Ces études lui permettent de dégager non seulement la singularité de son être mais également une réflexion sur la conditionhumaine.

Présentation texte :

Titre : De l’institution des enfants
Auteur : Montaigne
Source : Les essais
Discours : argumentatif

I Une véritable volonté de convaincre
1) Les pôles de l’argumentation

En première partie, nous allons repérer les divers indices sur la volonté de Montaigne de convaincre.
Lorsqu’il y a argumentation, il y a forcément un destinataireà cette argumentation.
Cette lettre de Montaigne a plusieurs destinataires : Tout d’abord la lettre est dédiée à Diane de Foix puis ce passage est destiné aux pédagogues de l’époque de Montaigne. Ces derniers sont désignés par le pronom personnel l.9 « on ». On remarque que Montaigne ne les désigne pas car il les dédaigne.
Par ailleurs on peut noter que Montaigne utilise 3 pronoms personnels« ils » (l.14-26) ; « on » (l.1-34) ; « nous » (l.20). Ce dernier pronom personnel employé à la ligne 20 est stratégique de sa part, il s’englobe.
De plus, il désigne les élèves par le pronom personnel « ils » (l.29-33).
On peut donc penser que Montaigne met sa volonté, de ne se mettre personne à dos.

2) Manière dont il introduit sa thèse

Montaigne introduit sa thèse d’une façonintelligente. Dans cette lettre, il y a une alternance entre la critique de la méthode traditionnelle et la volonté d’un nouvel apprentissage.
En effet à la ligne 9, la phrase « on ne cesse de criailler à nos oreilles » a une connotation péjorative alors que la phrase à la ligne 10 « je voudrais que les précepteurs corrigeât ce point » a une connotation positive.

II La critique de la pédagogietraditionnelle
1) Une critique très imagée

En deuxième partie, nous allons voir la critique de la pédagogie traditionnelle exprimée par l’auteur lui-même.
Le reproche principal de Montaigne fait à la pédagogie traditionnelle est de privilégier l’accumulation des connaissances par le biais de « la méthode du par cœur » « répéter les mots de sa leçon » (l.29).
Il critique cette méthode à la ligne 9 « sil’on versait dans un entonnoir » une image désignant le gavage de l’oie, qui a une connotation péjorative.
Montaigne s’oppose ainsi à Rabelais (1492-1553) par rapport à sa pédagogie. (cf. lettre de Gargantua à son fils Pantagruel, Pantagruel (1532))
Il critique la pédagogie traditionnelle en la dénonçant comme une pédagogie qui ne tient pas compte de la personnalité de l’enfant et lui imposeun savoir uniformisé.
Dans le 3ème paragraphe, on y trouve une opposition à la ligne 24 « même » et à la ligne 26 « beaucoup/si différente » entre le savoir par cœur et le savoir réfléchi.

2) Un violent réquisitoire

Un réquisitoire est un discours qui dénonce, qui accuse. Dans le sens contraire, un discours qui défend est une plaidoirie. Ces deux types de discours font parti de la forme del’argumentation.
Dans ce texte, on peut voir que Montaigne nous fait un réquisitoire avec à la ligne 9 « criailler » qui appartient au vocabulaire familier. Avec la négation du verbe vouloir à la ligne 14 « je ne veux », Montaigne montre bien l’interdiction au précepteur de donner son savoir sans tenir compte de l’élève.

III La méthode de Montaigne
1) S’abaisser pour mieux l’élever…