Doit t on apprendre a etre libre

Philosophie : Doit-on apprendre à être libre ?
A-t-on besoin d’apprendre à être libre ? Cette question pose un problème car on peut y apporter plusieurs réponses contradictoires en fonction du sens que l’on donne aux mots liberté et apprentissage : est-il question d’une liberté humaine ou naturelle ? De même, l’apprentissage est il considéré comme une contrainte ou comme un outil ? Dans unepremière partie on développera l’idée qu’il existe deux sortes de liberté et dans une seconde on s’attardera sur l’apprentissage.

Si l’on considère que le sens de la liberté est la possibilité d’avoir des réactions et des choix spontanés, c’est-à-dire qu’elle est commune à tout être capable de choix, qu’elle est instinctive, qu’elle s’oppose à toute contrainte, à tout emprisonnement, alorsl’homme et l’animal sont tous deux concernés par cette forme de liberté. En effet, tout comme un animal en cage n’est pas libre, un homme n’est pas libre s’il est fait prisonnier puisqu’ils ne peuvent plus ni l’un ni l’autre exercer leur état premier. Il s’agit donc d’un état naturel qui domine sur toute autre forme de liberté. Dans ce cas on peut dire que l’homme nait libre «naturellement» : il n’est nicontraint physiquement ni moralement ; bien sûr celui-ci n’est pas capable dés la naissance d’exercer sa liberté mais si aucun individu n’intervient dans son éducation et qu’il devient « enfant sauvage » c’est cette liberté presque inconsciente et qui ne s’apprend pas qu’il exercera.
En revanche si l’on considère que la liberté est une liberté d’action raisonnée et responsable qui demande lamaitrise de la raison, alors l’on peut dire que c’est en l’insérant dans leur « monde » que ses parents vont lui apprendre une nouvelle forme de liberté . L’individu ne sera plus libre « naturellement » mais « humainement » . Cet apprentissage se compose de deux étapes : tout d’abord, l’individu assimilera ce que la sociologie appelle l’habitus, c’est- à- dire l’ensemble des dispositions qu’il aacquises lors de la socialisation, qui influent inconsciemment sur ses actions, réactions et choix. Par exemple, le musicien qui improvise ne le fait que parce qu’il a appris la manière dont certaines notes peuvent s’accorder, certaines mélodie de base qu’il peut réutiliser de manière différente. Ici les libertés dépendent donc de ce que l’individu a intériorisé antérieurement. Ensuite on luienseignera des libertés (liberté d’expression, d’opinion) et les moyens de les exploiter. De fait l’apprentissage se révèlera l’un des facteurs principal à l’accomplissement de la liberté. Car comment puis-je être libre sans avoir les capacités morales et physiques pour ce faire. C’est en apprenant à écrire, lire, à maîtriser les genres, registres, formes d’écriture, en apprenant à maîtriserl’analyse de textes et des messages des auteurs que je pourrai me sentir libre en laissant libre cours à mon imagination dans l’écriture de livres . C’est en apprenant à parler, à avoir de l’éloquence, un esprit critique, des raisonnements cohérents, logiques que je pourrai user de ma liberté de penser, être crédible et entendu. C’est pourquoi l’on peut dire que l’apprentissage est un moyen d’exploiterpleinement sa liberté. On peut dire qu’il a pour but, ici, le bien être individuel, mais l’on va démontrer qu’il vise aussi le bien être collectif.

Ainsi, il est certain qu’il n’y aucun bonheur sans liberté, ni aucune liberté sans bonheur et si l’on entrave la liberté de quelqu’un, on n’en est pas plus heureux et donc pas plus libre. C’est pourquoi dans une société où chacun revendiqueraitsa liberté sans se préoccuper de l’autre, tous verraient leur liberté bafouée. « Ne fais pas aux autres ce que tu n’aimerais pas que l’on te fasse », c’est sûrement l’une des règles que l’on aurait le plus besoin d’apprendre afin d’être libre. Même un égoïste aurait intérêt à la respecter pour jouir entièrement de sa liberté. Être libre c’est donc, non seulement une question individuelle…