Intoduction sciences politique

Université Victor Segalen – Bordeaux 2
Faculté des Sciences de l’Homme
Département de Sociologie

Année Universitaire : 2003-2004
Licence de Sociologie, 1ere année, 1° semestre 2003/2004

Louis-Naud PIERRE UE 2/Découverte des Sciences humaines Introduction à la Science Politique

INTRODUCTION A LA SCIENCE POLITIQUE

Département de Sociologie, Licence de Sociologie, Année universitaire2003-2004, Cours

SOMMAIRE
INTRODUCTION I.- L’EXPLICATION POLITIQUE A) La tradition marxiste B) L’analyse systémique C) Le fonctionnalisme D) Constructivisme E) Interactionnisme II.- LE CADRE INSTITUTIONNEL D’EXPRESSION DU POLITIQUE A) L’État 1. Un ordre juridique 2. Un pouvoir politique 3. L’acceptation de l’ordre étatique 4. Rôle et fonctionnement B) Les partis politiques 1. Structure,fonctions et fonctionnement des partis politiques 2. La légitimation des partis politiques C) Les groupes d’intérêts 1. Importance et influence 2. Cadres normatifs III.- LES PRATIQUES DE PARTICIPATION POLITIQUE A) Les mobilisations : origines et enjeux 1. L’approche psychosociale a. Action collective et frustration relative b. L’analyse marxiste c. Mouvements sociaux et historicité (Alain Touraine) 2.Action collective et « mobilisation des ressources » a. Approche en termes de calculs coûts/avantages b. Approche en termes de contrôle social c. Approche en termes constructivistes B) Les élections 1. L’étude de la participation électorale 2. La mesure de la participation électorale 3. Modèles explicatifs de la participation électorale a. L’approche écologique b. L’approche psychosociologique c.Le modèle du marché CONCLUSION

Année universitaire, 2003-2004

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Cours de M. Louis-Naud Pierre Introduction à la science politique

INTRODUCTION

La réflexion sur le problème politique remonte très loin dans l’histoire des idées. Ce sont les philosophes, tels Platon (428 ou 427 à 348 ou 347 av. J.C.), Aristote (384 à 322 av. J.C.), Thucydide (env. 460-395) qui, dès le Ve et IVesiècle avant Jésus-Christ, ce sont intéressés à ce problème. Mais les préoccupations centrales de ces penseurs tournent autour de la question de savoir quel type de gouvernement convient-il de mettre en place pour mieux garantir une coexistence harmonieuse et pacifique des individus, ce qui les conduit à des considérations morales qui travestissent souvent la réalité des faits. Ces questionnementsapparaissent comme une réaction aux spectacles de guerres à répétition, de désordres et de violences permanentes qui mettent en cause la pérennité de la Cité1. Ils cherchent alors le principe de l’ordre politique à instituer impérativement dans l’idée de Bien et du Juste tirée de leur « méditation métaphysique ». Le débat politique prend alors la forme d’une quête de connaissance relative au type deconduite – individuelle, politique et religieuse – auquel l’homme doit se conformer en vue de la réalisation de l’ordre, de la raison, c’est-à-dire la bonne correspondance entre l’organisation du cosmos, celle de la Cité et la hiérarchie des âmes2. L’ouvrage de Machiavel (1469-1527), Le Prince, écrit vers la fin de l’année 1513 marque un renversement de la problématique de la philosophie politiqueclassique. Machiavel fut un haut fonctionnaire de la République de Florence. Entre 1498 et 1512, il a occupé les fonctions de secrétaire de la chancellerie, de secrétaires des Dix de Liberté et de paix ainsi que de conseiller auprès de Pierre Soderini, magistrat suprême de la République. Il est déchu de ses fonctions par les Médicis qui ont envahi et soumis Florence à leur autorité en 1512. PourCes préoccupations sont liées immédiatement au contexte sociopolitique de l’époque. Dans les années 499 avant J.C., des villes grecques d’Asie Mineure ont été en proie à des révoltes permanentes contre la domination perse. Le roi perse, Darius 1er, écrase la rébellion en 494, en détruisant la ville de Milet, située dans cette région. Entre 490 et 479, les Athéniens devaient, de leur côté, faire…