La danse

Si la danse fait référence au domaine sensible, pratique, corporel, alors elle n’est pas une pensée.

De son côté, la philosophie, en tant que suprématie de la pensée, ne peut absolument pas seréférer au domaine du corps.

Mais la pensée n’existe que si elle est incarnée dans un corps vivant. Bien plus, l’on est de plus en plus porté à croire que la pensée jaillit du corps, non pas en tantqu’elle émane d’un fonctionnement cérébral, mais en tant que le corps éprouve des émotions, tissu de sensations et de pensée.

En tant que la danse est un art, et qu’à ce titre elle véhicule desé-motions = mouvements qui s’expriment, alors ne peut-on pas affirmer qu’elle exprime la pensée du corps et une forme d’amour de la sagesse sensible ?

Nous l’avons dit plus haut : les peuples ont déposédans l’art leurs idées les plus hautes, et il constitue souvent pour nous le seul moyen de comprendre la religion d’un peuple. Mais il diffère de la religion et de la philosophie par le fait qu’ilpossède le pouvoir de donner de ces idées élevées une présentation sensible qui nous les rend accessibles. La pensée pénètre dans les profondeurs d’un monde suprasensible… elle cherche en toute liberté àsatisfaire son besoin de connaître, en s’élevant au-dessus de la réalité finie. Mais cette rupture, opérée par l’esprit, est suivie d’une conciliation, oeuvre également de l’esprit ; il crée delui-même les oeuvres des beaux-arts qui constituent le premier anneau intermédiaire destiné à rattacher l’extérieur, le sensible et le périssable à la pensée pure… HEGEL 2.La danse comme contraintes dansle cadre desquelles peuvent se purger les passions bien mieux que par la raison : La danse a, comme le théâtre, une fonction cathartique, autant pour celui qui danse que pour celui qui la regarde ;catharsis d’autant plus accessible à tout qu’elle s’exprime via un langage universel : le langage du corps. Il faut prendre la danse tout près de la nature et tout près des passions. La danse…