L’histoire a t elle un sens ?

L’histoire tient une part essentielle dans notre éducation. On vante son importance aussi bien intellectuellement, moralement que politiquement. Mais l’histoire a-t-elle un sens ? L’histoire possède deux significations bien distinctes : elle désigne l’ensemble des évènements du passé (comme l’histoire de France) mais aussi la discipline qui étudie le passé. Le sens de l’histoire est uneexpression courante qui nous interroge sur la finalité, le but de ces évènements. Cette question en laisse d’autres en suspens : Qu’est ce que l’histoire ? Et qu’est ce qui peut la mettre en mouvement, quels sont les acteurs de l’histoire ? Nous pouvons aussi remarquer que l’histoire varie en fonction du point de vue. Pour tenter de répondre à cette question nous allons voir si l’histoire est uniquementchronologique ou si elle sert aux intérêts propres des hommes.

L’histoire est uniquement chronologique. En effet, notre vie est guidée par le temps : du début (notre naissance) à la fin (notre mort) nous subissons tous le jour et la nuit ou encore les saisons. Les hommes, suivant leurs religions se sont même créé un calendrier précis.
Les religions bibliques ont d’ailleurs participé à laconception du fixisme, une théorie d’après laquelle les espèces sont actuellement ce qu’elles ont toujours été depuis leur origine. Il n’y a donc pas d’évolution, pas de progression.
Nous pouvons d’ailleurs remarquer que le Moyen-Orient et l’Extrême-Orient ne portent pas beaucoup d’importance à l’histoire. Cela se comprend car ils ont une vision du temps cyclique : le temps, pour eux, est uneperpétuelle répétition. Ce désintérêt nous montre bien que l’histoire n’est qu’une question de temps linéaire (présent, passé, futur).
L’histoire évènementielle a donc pour but de raconter des évènements précis et datés. Ainsi, Jules Michelet (1798-1874) a écrit la première histoire de France. Cette histoire est chronologique et place des « héros » en premier plan : Vercingétorix le résistantcontre tout l’empire, etc.
Cette vision événementielle est partagé par Hegel au début du XXème siècle. Cependant, ce philosophe développe l’idéalisme, une théorie qui soutient la puissance des idées dans la transformation du monde. Il croit donc en une histoire où les acteurs principaux sont les idées, l’histoire a donc un sens précis, elle avance dans la réalisation progressive des idées nouvellesdes hommes. « L’idée est en vérité ce qui mène les peuples et le monde, et c’est l’esprit, sa volonté raisonnable et nécessaire qui a guidé et continue de guider les événements du monde ». Pour prendre un exemple, les idées des Lumières ont créée la Révolution qui a donné naissance aux Droit de l’Homme (la réalisation des idées).
De plus, il ne faut pas confondre le temps qui est un outil declassement et l’histoire. Le temps n’est qu’une forme vide, ainsi 1515 n’explique pas Marignan et le « 1er Mai » n’est synonyme de Fête du Travail qu’avec l’explication des conflits sociaux du XIXème siècle.
L’histoire ne se réduit donc pas au temps. Nous allons donc voir si elle n’est pas superficielle et utilisée par l’homme.

L’histoire est un outil qui sert aux intérêts des hommes. En effetselon notre religion, notre justice ou encore notre pays, l’histoire enseignée n’est pas la même.
Voltaire défend une conception idéaliste de l’histoire (une représentation du monde et de la société propre à un groupe social et qui a pour fin de défendre les intérêts de ce groupe) qui explique l’évolution historique par l’opinion. Puisque c’est l’opinion qui dirige le monde, elle est la causefondamentale. Or l’opinion change selon les époques, les pays ou encore la catégorie sociale.
Certains philosophes souhaitent même interdire l’histoire car elle est dangereuse. En effet, quantité d’exemple historiques peuvent justifier n’importe quoi (Jeanne d’Arc sert d’exemple à la religion et au racisme, la blanche qui fait partir les étrangers), il est aussi possible de cultiver son esprit…