Peut-on remedier aux defauts de regulations reveles de facon criante par la crise des subprimes?

PEUT-ON REMEDIER AUX DEFAUTS DE REGULATIONS REVELES DE FACON CRIANTE PAR LA CRISE DES SUBPRIMES?

La crise des subprimes amène à s’interroger de façon contradictoire sur la régulation. D’une part, le manque de régulation semble avoir amené à des prises de risque inconsidéré de la part des acteurs de la finance, dans une logique de recherche de profits croissants. D’autre part, c’est en partiepour contourner la régulation financière que ces mêmes acteurs ont complexifiés considérablement les produits financiers, au point de ne plus comprendre leur risque.
La solution ne semble cependant pas être moins de régulation, car ce n’est certainement pas un hasard si la crise financière a vu le jour après des années de dérégulation financière et alors que l’innovation financière était montéeen épingle. Ainsi, il semblerait que le système financier gagnerait à bénéficier d’un système de régulation décourageant d’avantage la prise de risque à outrance et l’innovation financière et mettant l’accent sur la transparence.
Il est possible de mettre en place une régulation permettant d’éviter des prises de risque inconsidérée et l’amplification des crises financières mais le caractèrefragmenté des instances de régulation rend la tâche difficile

I/Une régulation trop limitée et contournable est à l’origine de la crise des subprimes

a) la dérégulation financière et l’essor de l’ingénierie financière (titrisation) ont alimenté une prise de risque croissante

a. la recherche de profitabilité immédiate se fait au détriment d’une prise en compte adéquate des risques

La crisedes subprimes est le fruit d’une prise de risque inconsidérée de la part des principaux acteurs du marché financier, qui ont sous-estimé de façon permanente le risque des actifs qu’ils mettaient sur le marché, leur seul souci étant la rentabilité immédiate des actifs. C’est ce qui explique entre autre les Prêts NINJA (No Income, No Jobs or Assets), dont les destinataires étaient des ménages quiétaient auparavant exclus à juste titre des mécanismes de prêts car ils n’ont pas les capacités à rembourser. Mais, se sentant dans une période de croissance prolongée, les banques, entre autres, ont choisi de parier sur le fait que les actifs acheté par les ménages emprunteurs allaient continuer à augmenter (emprunteurs Ponzi – en référence à Charles Ponzy).
Ces prêts étant extrêmement rentables(tant qu’ils sont remboursés), beaucoup d’institutions financière ont décidé de se jeter sur ce marché, car ne pas participer à l’euphorie ambiante aurait été se placer à un désavantage face aux concurrents, capables de jouir d’une rentabilité beaucoup plus forte. C’est là le phénomène expliqué par Minsky (Stabilizing an unstable economy, 2008), selon lequel le capitalisme est incapable de stabilité,car les investisseurs se lassent rapidement des profits modérés et leur appétence pour le risque augmente, notamment car ils sous-estiment ce dernier et ne pensent qu’à court terme. Sa conclusion est que la régulation est le seul outil permettant de se prémunir contre de telles dérives, certains arguent même en faveur du fait que les banques centrales incluent un « facteur Minsky » lorsqu’ellesdécident de leur politique.

La recherche de profitabilité immédiate sans réflexion sur les risques de long terme est aussi le fruit de la structure de rémunération dans le monde de la finance, avec les bonus qui encouragent les financiers à faire des paris suicidaires sur le long terme mais dont les gains à court terme sont maximisés. En effet, on se retrouve là un peu dans les situations de laRome antique, où les questeurs du trésor romain pillaient par l’impôt la province dont ils avaient la charge pour une durée très limitée. Après eux le déluge. Et ce sans considération pour le développement économique futur de la province, qui pourraient pourtant se traduire en d’avantage de croissance et donc d’impôt sur le long terme. Selon le même principe, les spécialistes des crédits…