1917 : La grande guerre
La Grande Guerre devait dans l’esprit de l’opinion et des dirigeants, être de courte durée. Les plans de l’état-major prévoyaient une offensive (« plan XVII »),qui devait percer en quelques jours le dispositif ennemi. Les Allemands projetaient la même chose, grâce au « plan Schlieffen ». Cet espoir de percée initialese révéla illusoire : les deux plans échouèrent, les forces françaises parvenant à la bataille de la Marne (sept. 1914) à contenir la poussée allemande.Désormais, de l’automne 1914 au printemps 1918, le front se stabilise autour d’une ligne qui court de la mer du Nord à la frontière suisse. Les soldats s’enterrentdans des positions défensives, les tranchées. Les états-majors tentent, au cours de batailles furieuses et extraordinairement sanglantes (Artois, Champagne,Verdun, la Somme, le Chemin des Dames) de réaliser une « percée », mais sans y parvenir. En 1918, les Allemands, par une triple offensive du printemps 1918parviennent à ébranler le front (Flandre, Picardie, Ile-de-France). Mais, épuisés par cet ultime effort, ils doivent de juillet à octobre 1918 reculer jusqu’à leurfrontière, et, minés par des troubles intérieurs et la révolte dans leur armée, signer l’armistice du 11 novembre 1918.
La guerre se divise en deux parties, leprintemps de 1917 représentant le versant essentiel de cet épisode guerrier. Dans la première, de l’été 1914 au printemps 1917, l’union nationale conserva savigueur; dans la deuxième, elle connaît une grave crise, en 1917, qui n’empêche pas le redressement national de 1918, couronné par une issue victorieuse.