Pouvons-nous comprendre une civilisation qui nous est étrangère?
Pouvons-nous comprendre une civilisation qui nous est étrangère?
Chaque civilisation se définit par des pratiques sociales, une langue, une religion, des arts et techniques, qui la fontapparaître comme unique. Aussi, comprendre une civilisation qui nous est étrangère est un travail complexe, dans la mesure où cette compréhension ne peut s’effectuer que sur la base de la civilisation quiest déjà la nôtre. Comment alors accéder à l’autre sans teinter notre compréhension de préjugés ou d’opinions qui viennent de notre culture ?
La difficulté d’y parvenir:
Lorsque l’historien tente decomprendre une civilisation appartenant au passé, il ne peut que la décrire, sur la base des objets et documents qu’il découvre. Or cette description extérieure n’est pas une compréhensionintérieure.
Car pour comprendre il doit y avoir expérience ou vécu : je ne peux pas comprendre ce qui m’est absolument étranger, je ne peux que m’y habituer et le vivre de l’extérieur.
Enfin, si j’essaie decomprendre ce ne sera que sur la base de ma propre culture : ainsi, Montaigne a critiqué les essais de l’occident à comprendre la civilisation cannibale, nos critères n’étant pas les mêmes.
Une basecommune:
Pourtant, quelque soit la civilisation qui nous est présentée, il y a malgré tout un point commun, qui est l’humanité : je peux comprendre l’autre, car comme moi il est un homme,c’est-à-dire un être raisonnable.
Cette appartenance à une humanité commune me permet d’inférer que l’autre possède des sentiments, des valeurs, etc. : il y a donc différence, mais jamais étrangeté radicale, cequi permet donc la compréhension sur un terrain commun.
Rejeter un tel terrain commun, et prétendre qu’une civilisation (la nôtre) aurait le privilège de l’humanité, c’est se comporter soi-même enbarbare, comme l’a vu Lévi-Strauss : « le barbare, c’est d’abord l’homme qui croit en la barbarie. »
Problèmes d’interprétation:
La forme la plus accessible de cette compréhension est la…