S’appuyer sur l’expérience du passé devrait suffire à démontrer que la plupart des révolutions
technologiques sont issues de recherches dont la seule motivation était le progrès de la connaissance»1.
Auteur de La recherche passionnément et ancien directeur du CNRS, Pierre Joliot expose sa vision de la
recherche et les mutations permises par l’arrivée des Nouvelles Technologies de l’Informationet de la
Communication au sein de nombreuses disciplines scientifiques. Ce constat s’applique pleinement à
l’émergence des Sciences de l’Information et de la Communication, discipline à la foisrécente puisque
c’est en 1975 qu’est apparue la « 71ème section »2 au Conseil National des Universités mais également en
perpétuelle évolution puisqu’elle regroupe de nombreux autres domaines autrefoisséparés. Ainsi, il est
possible d’associer aux SIC les champs professionnels des médias, de la linguistique, de l’économie, de la
sociologie, de la gestion et du marketing. On parle doncd’interdiscipline et c’est en 2006 que le CNRS a
choisi d’institutionnaliser ce constat en créant la commission interdisciplinaire des Sciences de la
Communication3. Parmi le champ d’approche de la « 71èmesection », il est nécessaire de recenser des études à la fois
théoriques afin de comprendre certains mécanismes de production et de réception de l’information et de la
communication, d’identifier leursacteurs institutionnels ou individuels, de caractériser les systèmes
d’information mobilisés en vue de produire les contenus. Les recherches en Sciences de l’Information et de
la Communication sontégalement révélatrices d’approches plus pratiques s’appuyant sur des constats de
terrain et des expériences vécues par les chercheurs eux-mêmes. Il n’est donc pas rare de voir les
chercheurs de cesdisciplines échanger entre eux, s’appuyer sur des constats validés par la communauté et
faire appel à des spécialistes d’autres disciplines scientifiques pour appuyer les résultats d’une…