L’etranger

…Fiche :

Auteur Albert Camus
Editeur Gallimard
Collection Folio, numéro 2
Format 11 cm x 18 cm
ISBN 2070360024

Résumé :

«…J’ai résumé L’Étranger, il y a longtemps, par une phrase dont je reconnais qu’elle est très paradoxale : ‘Dans notre sociéte tout homme qui ne pleure pas à l’enterrement de sa mère risque d’être condamné à mort.’ Je voulais dire seulement que le héros du livreest condamné parce qu’il ne joue pas le jeu. En ce sens, il est étranger à la société ou il vit, il erre, en marge, dans les faubourgs de la vie privée, solitaire, sensuelle. Et c’est pourquoi des lecteurs ont été tenté de le considérer comme une épave. Meursault ne joue pas le jeu. La réponse est simple : il refuse de mentir.
[…]
…On ne se tromperait donc pas beaucoup en lisant dansL’Étranger l’histoire d’un homme qui, sans aucune attitude héroïque, accepte de mourir pour la vérité. Meursault pour moi n’est donc pas une épave, mais un homme pauvre et nu, amoureux du soleil qui ne laisse pas d’ombres. Loin qu’il soit privé de toute sensibilité, une passion profonde, parce que tenance l’anime, la passion de l’absolu et de la vérité. Il m’est arrivé de dire aussi, et toujoursparadoxalement, que j’avais essayé de figurer dans mon personnage le seul christ que nous méritions. On comprendra, après mes explications, que je l’aie dit sans aucune intention de blasphème et seulement avec l’affection un peu ironique qu’un artiste a le droit d’éprouver a l’égard des personnages de sa création.»
A. Camus. 1955. Éd. de la Pléiade

Condamné à mort, Meursault. Sur une plage algérienne,il a tué un Arabe. À cause du soleil, dira-t-il, parce qu’il faisait chaud. On n’en tirera rien d’autre. Rien ne le fera plus réagir : ni l’annonce de sa condamnation, ni la mort de sa mère, ni les paroles du prêtre avant la fin. Comme si, sur cette plage, il avait soudain eu la révélation de l’universelle équivalence du tout et du rien. La conscience de n’être sur la terre qu’en sursis, d’unemort qui, quoi qu’il arrive, arrivera, sans espoir de salut. Et comment être autre chose qu’indifférent à tout après ça ?

Étranger sur la terre, étranger à lui-même, Meursault le bien nommé pose les questions qui deviendront un leitmotiv dans l’oeuvre de Camus. De La Peste à La Chute, mais aussi dans ses pièces et dans ses essais, celui qui allait devenir Prix Nobel de littérature en 1957 necessera de s’interroger sur le sens de l’existence. Sa mort violente en 1960 contribua quelque peu à rendre mythique ce maître à penser de toute une génération. – Karla Manuele pour Amazon.fr

Extrait :

C’était le même soleil que le jour où j’avais enterré maman

Quelques citations de l’Etranger :

Aujourd’hui, maman est morte. Ou peut-être hier, je ne sais pas. J’ai reçu un télégrammede l’asile : « Mère décédée. Enterrement demain. Sentiments distingués. » Cela ne veut rien dire. C’était peut-être hier.

L’absurdité est surtout le divorce de l’homme et du monde.

Tout refus de communiquer est une tentative de communication ; tout geste d’indifférence ou d’hostilité est appel déguisé.

Devant cette nuit chargée de signes et d’étoiles, je m’ouvrais pour la première fois à latendre indifférence du monde. De l’éprouver si pareil à moi, si fraternel enfin, j’ai senti que j’avais été heureux, et que je l’étais encore. Pour que tout soit consommé, pour que je me sente moins seul, il me restait à souhaiter qu’il y ait beaucoup de spectateurs le jour de mon exécution et qu’ils m’accueillent avec des cris de haine.

Critique/Presse :

« … Il est probable que dansl’œuvre sombre et pure de Camus se puissent discerner les principaux traits des lettres françaises de l’avenir. Elle nous offre la promesse d’une littérature classique, sans illusions, mais pleine de confiance en la grandeur de l’humanité; dure, mais sans violence inutile, passionnée mais retenue… une littérature qui s’efforce de peindre la condition métaphysique de l’homme tout en participant…