• Humour pessimiste et cruauté souriante

La Fontaine n’est guère un adepte du « happy end » : ses fables s’achèvent bien souvent par la mort des protagonistes, et la mort la plus cruelle qui soit : ils sont déchiquetés, mangés tout crus,dévorés vivants. La cour du Lion est un véritable charnier, dont l’odeur incommode l’Ours, qui n’est pourtant pas un enfant de choeur. Et pourtant, l’on n’éprouve pas vraiment d’horreur face à ce tableauqui ne nous épargne pas l’accumulation des victimes et les cris de douleur…
• La mort nous est présentée comme un destin inévitable, auquel il est sage de se soumettre, toute révolte étant inutile : »Le cochon, la chèvre et le mouton » ; il en est de même de la douleur, du deuil (« La Lionne et l’ourse »).
• Elle est souvent édulcorée par une périphrase (l’ours de la « Cour du Lion » descend chezPluton), par la rapidité de la chose (Le Chat, la belette et le petit lapin : les deux plaignants sont littéralement escamotés sous nos yeux !)
• Enfin, elle est souvent présentée comme une conséquencede la naïveté, de la bêtise, de l’orgueil (« les deux chiens et l’âne mort ») ou de la maladresse : dans ce monde impitoyable, toute erreur est immédiatement sanctionnée de mort… et l’on n’est pastenté de plaindre les victimes.
A la cour de Henri II, les hommes et femmes de la cour rivalisent d’élégance et de galanteries pour plaire au sexe opposé et devenir les amants et maîtresses d’hommes etfemmes déjà mariés, voyez déjà combien ce bouquin peut être moral. Mlle de Chartres, seize ans, paraît pour la première fois à la cour et tout le monde est impressionné par sa beauté sans pareille.Elle, un peu nunuche, se marie avec le premier péquenot venu ; M. de Clèves, qui l’aime éperdument mais qu’elle n’aime pas spécialement. Peu après, à la cour, la Princesse de Clèves verra apparaître leduc de Nemours, un jeune homme célibataire, la passion naît immédiatement entre eux… Et c’est là que les problèmes commencent, entre les sentiments de la jeune femme et les devoirs qu’elle pense…