Mouvement des idées et pratiques culturelles
Mouvement des idées et pratiques culturelles
Les progrès accomplis par la transmission à distance des images et le développement de la télévision ont favorisé, avec l’instantanéité et la mondialisation des informations, une certaine uniformisation des mentalités.Presse et édition sont de plus en plus étroitement soumises aux lois du marché, aux impératifs de la concentration financière et àla concurrence de l’audiovisuel.Aux USA comme dans les autres pays industriels, les années 60 voient se développer une critique souvent virulente de la société de consommation et du modèle productiviste, liée au heurt des générations.Elles coïncident également avec un puissant renouvellement culturel qui affecte aussi bien le champ de la culture des élites que celui des cultures de masse : lecinéma, la musique dérivée du jazz, la bande dessinée.Sur le plan religieux, les sixties connaissent, à l’initiative du pape Jean XXIII, une entreprise de « mise à jour » de l’église catholique, élaborée dans le cadre du concile Vatican II.
I / Mondialisation et instantanéité de l’information
a) – Le « direct » à l’échelle planétaire
de 50 à 70, les techniques de communication à distanceenregistrent de spectaculaires progrès.La radio est devenue pour beaucoup un élément essentiel de la vie quotidienne, en avril 1961 lors du « putsch d’Alger », son rôle paraît avoir été déterminant dans la résistance passive opposée par les soldats du contingent aux initiatives des généraux rebelles.
Plus importantes encore sont les transformations accomplies par la TV, il s’opère une révolution dans latransmission à distance des images grâce à la mise au point des satellites de télécommunications (le premier en date étant le Telstar a été mis en orbite le 10 juillet 1962, permettant la télévision en direct entre deux continents, à partir des stations d’Andover aux USA et de Pleumeur-Bodou en France.).La projection en direct le 20 juillet 1969 de l’exploit des astronautes d’Appolo XI et auxpremiers pas de Neil Amstrong sur la lune constitue le vrai « direct » à l’échelle planétaire.
b) – Comprendre ou consommer ?
L’information immédiate rendue concrète par le support de l’image constitue un instrument de connaissance (la technologie étant elle-même objet de culture) dont ne disposait pas la génération de l’avant-guerre, ni même de la guerre froide.De plus, nombreux sont lesévénements de cette époque, et même si ils n’étaient pas retransmis en direct (assassinat Kennedy à Dallas, barricades rue Gay-Lussac à Paris, l’entrée des chars soviétiques à Prague) accroissent singulièrement leur charge émotionnelle et rend chaque individu plus solidaire de ce qui se passe, à tout moment, dans d’autres secteurs de la planète.
Cette instantanéité et la mondialisation des événementsne concerne qu’une partie infime de ceux qui ponctuent notre histoire immédiate, soit parce que les entraves mises par le pouvoir au travail des professionnels de l’information aboutissent dans les pays dictatoriaux à un tri sévère des « nouvelles » et des documents qui s’y rapportent.Soit parce que l’information est considérée comme un produit de consommation, obéissant aux règles du marché ettributaire pour sa diffusion du quasi-monopole exercé par les grandes agences internationales (Associated Press, United Press International, Havas, Reuter) plus soucieuse que réaliser le « scoop » que d’informer objectivement le public.En 1976, la Résolution de New Delhi insiste sur la nécessité de « décoloniser l’information » qui défavorise les spectateurs potentiels des pays en voie de développement,dont l’évolution risque d’être influencée dans un sens ou dans un autre par ce déséquilibre des sources d’information.
Les conséquences de cette évolution sur la psychologie collective et sur l’identité culturelle des peuples sont considérables, mais contradictoires et difficilement mesurables.Le phénomène favorise une certaine uniformisation des mentalités, ceci conformément à une modèle…