Grandes découvertes et exploitation exploitation coloniale

Grandes découvertes et exploitation coloniale

L’expression « Grandes découvertes » désigne généralement les découvertes maritimes effectuées au XVe et au XVIe. A la fin du Moyen-âge, les gens s’imaginent que le monde est une grande carte plate autour de la mer Méditerranée. Les bords de cette carte, au nord, au sud, à l’est et à l’ouest sont envahis par l’Océan qui s’étend jusqu’aux murs quiclôturent l’Univers et supportent le ciel et ses étoiles (comme un plafond plat au-dessus de leur tête). Les navigateurs voyageaient en longeant les côtes de la mer Méditerranée, de l’Europe et du nord de l’Afrique pour faire du commerce. Les Européens sont à la recherche d’une voie maritime vers l’Asie. Les Turcs dominent à l’est les routes asiatiques indispensables au trafic des produits de luxeindiens et chinois, tandis qu’en Occident ce sont les marchands italiens qui ont le monopole de ce commerce lucratif. Découvrir une voie maritime par le sud ou par l’ouest permettrait d’atteindre l’Asie en évitant les « Infidèles » et leurs intermédiaires. C’est grâce à la transmission des Arabes, qu’est transmis aux Européens (travaux du cardinal d’Ailly), les idées et les travaux des géographesde l’Antiquité hellénistique. De plus, les récits de Marco Polo révèlent l’existence du Cipangu (le Japon) et du Cathay (la Chine). Ils en viennent à l’idée que l’Afrique et l’Asie sont entourées par un même océan, que, grâce à lui, on peut naviguer jusqu’au Cathay, qu’il est possible d’atteindre par l’ouest. Une erreur de quarante degrés place le Japon aux alentours de la Californie actuelle. Onpeut alors se demander de quelles façons et comment les hommes ont-ils procédé pour aller à la découverte du monde, et ont favorisé la transformation du monde de l’époque. Nous nous intéresserons tout d’abord aux origines des découvertes, puis nous nous attarderons sur les différents voyages des Européens à la découverte du monde, puis nous étudierons comment se sont constitués les empirescoloniaux.

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Tout d’abord, aux origines des découvertes, il y a d’importants progrès dans l’art de la navigation. Ils sont dû à deux princes portuguais : Henri le Navigateur (1394-1460) et Jean II (1455-1495). Henri le Navigateur rassemble à Sagres, près du cap Saint-Vincent, un groupe de savants qui, grâce aux progrès de la géographie, réunissent la première collection cartographique del’époque. Sous Jean II, seulement, la « junte des mathématiciens » découvre le moyen de calculer la latitude d’un lieu quelconque grâce à l’astrolabe, qui sert à mesurer l’angle de l’étoile Polaire, puis du Soleil et de la Croix du Sud (dans l’hémisphère austral) avec l’horizon. Dès lors, grâce à l’esquadria, on n’hésite plus à s’éloigner des côtes. L’astrolabe traditionnel se perfectionne. Il estsouvent remplacé par le quadrant, quart d’astrolabe muni d’un fil à plomb. La position du fil à plomb sur l’arc gradué indique la hauteur de l’astre au-dessus de l’horizon. À côté de ces instruments fondés sur la graduation du cercle, les marins portugais en utilisent d’autres reposant sur les rapports entre les angles et les longueurs. La balestille, ou « bâton de Jacob », est formée d’un segmentglissant sur une tige : le rapport entre la hauteur du segment et la hauteur de la tige donne la hauteur de l’astre. Au centre d’une tablette est fixée une cordelette où les distances sont marquées par des nœuds.. La seule méthode employée pour calculer la longitude, scientifiquement fausse, reposait sur la déclinaison de l’aiguille magnétique. Celle-ci augmentait, pensait-on, vers l’est et l’ouest,proportionnellement à la différence de longitude, à partir d’un « méridium vrai » passant par les Açores. Dès le milieu du xvie siècle, le mathématicien portugais Pedro Nuñes devait montrer la fausseté de cette méthode. Les cartes marines sont devenues plus exactes, plus précises et plus complètes, mais elles restent longtemps faites pour la navigation à l’estime et à la boussole et ne…