Etude de cas salafin
APPRENTISSAGE ORGANISATIONNEL ET COOPERATIONS EN R&D Marc Ingham Professeur adjoint Université Catholique de Louvain, IAG, Belgique 1, Place des Doyens, 1348 Louvain-La-Neuve Tel: (32) 10 478421 – Fax: (32) 10 478324 E-mail: [email protected] Caroline Mothe Maître de conférences Université de Paris X-Nanterre, France 66 rue Denfert Rochereau, 92100 Boulogne Tel/Fax: (33 1) 48 25 13 80 E-mail:[email protected] INTRODUCTION
3- une seconde enquête qualitative a été menée auprès d’une trentaine de responsables de onze coopérations en R&D terminées au sein de l’initiative EUREKA1. Elle a permis de vérifier cet ensemble commun de facteurs qui nous semblaient clés et d’élargir la validité externe de la recherche: l’objectif était de voir si les résultats de l’enquête menée dansl’imagerie médicale pouvaient être transférés à d’autres secteurs (robotique, communications, matériaux, transports, biotechnologies et linguistique informatique).
1. PROCESSUS ET DETERMINANTS DE L’APPRENTISSAGE POUR IBA Cette partie décrit les processus d’apprentissage de trois coopérations en R&D et fait ressortir les éléments clés favorisant de ces processus au sein d’IBA. La méthodologie des étudesde cas ainsi qu’une brève description de l’entreprise, de ses produits, de sa stratégie, de l’industrie et de la concurrence sont fournies en annexe 1 – qui permettra au lecteur de se familiariser avec la technologie des cyclotrons et les trois cas étudiés. L’annexe 2 illustre les processus d’innovation en oeuvre pour les principaux produits d’IBA.
Cet article vise à la fois à décrire desprocessus d’apprentissage organisationnel et à identifier un certain nombre de déterminants de ces processus. Le contexte choisi pour leur observation est la coopération en matière de Recherche et Développement (R&D) – qui conduit essentiellement à l’obtention de résultats de nature scientifique et technologique. Pour satisfaire ce double objectif, il était impératif de travailler sur des caslongitudinaux pour observer les processus et en tirer certaines conclusions quant aux déterminants de leur réussite. Par ailleurs, il était souhaitable, dans un souci de vérification et d’extension des constats tirés, de mener une seconde étude qualitative auprès d’autres acteurs ayant participé à des coopérations en R&D. Nous avons procédé en trois étapes, qui constituent les parties de l’article: 1- unepremière étude de cas sur le terrain a permis de décrire les processus d’apprentissage au sein de coopérations en R&D menées par une entreprise européenne de haute technologie (Ingham, 1995) et de tirer certaines conclusions quant aux facteurs clés. Des analyses de cas ont été réalisées sur une entreprise produisant des cyclotrons et des équipements technologiques de pointe, Ion Beam Applications(IBA). Celle-ci est engagée dans trois coopérations en R&D avec de grandes entreprises (Sumitomo et Siemens CPS) et un laboratoire de recherche public (CEA); 2- les déterminants émergents, que l’étude de la littérature fait également apparaître, semblent être de nature: (a) comportementale: attitudes des différentes parties, motivation à apprendre, confiance entre partenaires et engagement deshommes dans les processus d’apprentissage ou (b) structurelle: nature du savoir et des compétences (tacites/codifiés), capacité de R&D interne et division des tâches entre les partenaires;
Une description des processus d’apprentissage pour les trois coopérations suit: Cyclotron 18/9 pour applications TEP (Siemens CPS) Protonthérapie (Sumitomo) Accélérateur Rhodotron (CEA)
1.1. Le rôle de laconnaissance et des compétences scientifiques et techniques La connaissance scientifique en physique nucléaire avancée et des techniques hautement spécialisées joue un rôle central dans les processus de R&D. D’après les membres d’IBA, seules quelques personnes au monde sont capables de concevoir de nouveaux concepts de cyclotrons, en particulier Yves Jongen (fondateur d’IBA) et George Endry (CPS)….