Commentaire composé de « courage » paul eluard niveau seconde
Nous allons étudier le poème « Courage » écrit en 1942 par Paul Éluard dans son œuvre « Au rendez-vous Allemand ». Ce poème fut distribué à la population parisienne lors de l’envahissement Allemand afin de la pousser à résister. Il décrit dans un premier temps la nouvelle situation pathétique de Paris ainsi que la foi qu’elle doit garder à la vue de ses nombreuses qualités. Dans une secondepartie, l’engagement de la littérature prend tout son sens : Éluard dévoile ses visions politiques, ses visions d’avenir. Toute ce poème est rythmé par un jeu de rhétorique efficace.
Éluard confond dans une première partie de son œuvre le pathétique et la foi qu’il mélange dans l’optique de peindre un portrait de Paris tout en lui conférant la force de se défendre.
L’auteur débute ce poème parune série de dix vers dans lesquels il utilise essentiellement le pronom personnel « Il ». Cette utilisation confère à cette partie un aspect encore plus miséreux, l’absence que démontre le « il » renforce cette envie qu’à Eluard de ne plus voir Paris ainsi. En effet, il dépeint dans les quatre premiers vers et dans deux vers plus éloignés une ville plus pathétique, plus misérable au fur et àmesure.
L’anaphore de « Paris » ainsi que l’allitération en [f] des deux adjectifs qualificatifs monosyllabiques « froid…faim » vers 1 ont une force de persuasion et un aspect misérable remarquables. Le poète continue ainsi en décrivant le couvre-feu, la privation de liberté et de biens,puisque ceux-ci sont envoyés à l’Allemagne qui poursuit son effort de guerre, au vers 2. On le remarque par les allitérations en [v] et en [y]. Une telle misère c’est installée que les gens en sont venus à trouver refuge, entassés les uns sur les autres, dans les couloirs du métro lors des bombardements ce que nous rappellent les allitérations en [o] et [u] du vers 4 ainsi que la suite de dentalesdouces [d] et dures [t] : « dort…debout…dans » et « tout…métro ». Pour finir avec ce portrait de Paris « malheureuse et abandonnée », Éluard évoque l’injure faite à Paris dans l’utilisation du nom « nudité » vers 13 qui montre une ville dépouillée à la pudeur violée. Puis il termine par les deux adjectifs « pâleur …maigreur » qui achèvent la vision de Paris affaiblit.
Le texte se poursuit desvers 6 à 21 par une liste des qualités primordiales de Paris visant, par un effet lyrique, à lui redonner la foi, le courage et l’espoir d’une libération proche. Les vers 6 à 10 débutent la liste par un processus métaphorique avec les anaphores successives de « et la » vers 6 et « c’est la » vers 8 et 9 (lequel inclue aussi les paronymes « beauté » et « bonté » qui ajoutent au processus). Cesanaphores prouvent que l’auteur se remontre sensible au malheur des pauvres. Le « feu » à l’aspect de la fougue, de l’énergie que doivent avoir les Parisiens même pauvres et affamés. La « sagesse » implique la légitime volonté de liberté qui contraste avec la « folie » que ce rêve de libération est, vu la force de l’armée allemande.
S’en suivent les vers 11 à 21 qui, bien que formant untout, se démarquent les uns des autres puisqu’ils donnent tous une qualité différente de Paris. Le vers 11 débute en interpellant une Paris qu’il personnifie, l’impératif appelle à la maturité, à la lucidité et au courage de Paris. Il va ainsi donner une introduction au fait que tous les vers suivants énoncent une série de qualités fondamentales. Il débute également la seconde partie de ce texte,où prédomine le pronom personnel « tu » visant à créer un lien d’intimité, à rapprocher l’auteur de ses lecteurs, à les mettre en confiance.
Au vers 12, la redondance est due à la nécessité grammaticale d’employer « une vie » devant « sans égale ». On y trouve deux allitérations, l’une en [v], l’autre en [i]. Ce vers veut remémorer à Paris que rien n’est perdu, qu’elle est toujours debout et…