Histoire de l’allemagne de 1870 a 1989

HISTOIRE DE L’ALLEMAGNE

Le nationalisme allemand est remis à l’honneur en 1862 par le nouveau minister-präsident de la Prusse, Otto von Bismarck. Conservateur et patriote, ce dernier est déterminé à assurer l’hégémonie de la Prusse sur une Allemagne unifiée.
La guerre contre le Danemark, menée conjointement avec l’Autriche, en 1864, se solde par la cession du Schleswig à la Prusse et parcelle du Holstein à l’Autriche. Une querelle au sujet de l’administration du Holstein fournit à Bismarck le prétexte pour attaquer – et vaincre- les Autrichiens lors de la guerre austro-prussienne de 1866.
Prenant soin d’écarter Vienne des affaires allemandes, Bismarck institue en 1867 la Confédération d’Allemagne du Nord, qui rassemble les Etats allemands septentrionaux sous l’autorité d’ungouvernement fédéral dominé par la Prusse.
Trois ans plus tard, lors de la guerre franco-allemande, les Etats du Sud la Bavière, Bade, Wurtemberg, et Palatinat acceptent d’entrer dans la Confédération et, le 18 janvier 1871, dans la galerie des Glaces à Versailles, le roi de Prusse Guillaume I est couronné empereur du nouveau Reich allemand.
Ainsi l’Allemagne trouve-t-elle enfin son unité, mais la miseen œuvre de la démocratie y est considérablement retardée.

II- De 1870 à 1989 : Du deuxième empire à la réunification allemande

A. Le deuxième empire et la grande guerre

Le IIe Reich conserve la Constitution élaborée pour la Confédération d’Allemagne du Nord, qui prévoit l’élection démocratique d’un Parlement, le Reichstag, mais dont les pouvoirs sont limités aux seules matièresbudgétaires.
L’Empire est organisé sur une base fédérale, certaines compétences relevant des Lands. Cependant, le pouvoir réel au sein du gouvernement central est entre les mains du roi de Prusse – investi du titre d’empereur (Kaiser) – et de ses conseillers. Aussi longtemps que règne Guillaume I er , c’est-à-dire jusqu’en 1888, c’est Bismarck, le chancelier de l’Empire, qui décide de la politique àsuivre dans pratiquement tous les domaines.
Pour assurer sa domination du Reichstag, Bismarck encourage la formation de coalitions diverses, le plus souvent dénuées d’objectifs politiques cohérents. Il commence par s’allier aux libéraux, ses anciens ennemis, afin de stimuler le capitalisme commercial et industriel. Parallèlement, il combat l’importante minorité catholique et son organisationpolitique, le parti du Centre, qu’il accuse d’être ennemis du Reich dans campagne la Kulturkampf («combat pour la civilisation») menée de 1871 à 1878; Désapprouvé par l’empereur et les conservateurs prussiens, Bismarck doit finalement renoncer et rétablir l’Eglise dans ses droits (en matière d’enseignement notamment).
A partir de 1878, le chancelier cherche à faire alliance avec les conservateurs.Il lui apparaît en effet que le meilleur moyen de lutter contre la dépression économique est de pratiquer des tarifs douaniers élevés, politique protectionniste acceptable pour des esprits conservateurs mais non pour des libéraux. L’ennemi, pour Bismarck, a changé: c’est désormais le parti social-démocrate (SPD), organisation marxiste modérée qui représente la classe ouvrière allemande alors enpleine croissance. En 1878, Bismarck promulgue des lois d’exception contre le SPD et tente parallèlement de se rallier les ouvriers par l’institution d’un système général de sécurité sociale, le premier au monde. Mais il échoue à éliminer les socialistes.

Le chancelier mène une politique étrangère plus habile que sa politique intérieure. N’ayant plus de visées territoriales depuis l’annexionde l’Alsace-Lorraine, , il entreprend d’assurer la stabilité en Europe. Travaillant à l’isolement de la France, dont il cherche à détourner le désir de revanche en cautionnant sa politique coloniale, il conclut la Triple-Alliance avec l’Autriche et l’Italie, en 1882, et signe un pacte de contre-assurance avec la Russie en 1887. Il n’engage que tardivement, et sans grande conviction, une…