L’odyssée

Faut-il se méfier de ses certitudes ?
La certitude est le « caractère de ce qui est certain, assuré, indubitable. Elle est la conviction, l’assurance pleine et entière que l’on a de la vérité de quelque chose. » On est certain d’une chose lorsque l’on porte un jugement qui exclut le doute et la crainte de l’erreur. Il est important de constater que c’est un état qui touche chacun de nous dans lerapport que nous entretenons avec la réalité. Certaines expressions telles que « j’en mettrai ma main à couper », « j’en mettrai ma main au feu », « il n’y a aucun doute là-dessus », attestent bien la puissance de la conviction. Car dans la conviction, c’est bien toute notre personne que nous mettons en jeu, la certitude nous implique au plus profond de nous même. Mais nous ne sommes que desimples êtres humains soumis à nos humeurs, à nos pulsions, des êtres doués de raison, mortels et vulnérables et donc sujet à l’erreur. Comment alors pourrions nous être si certain ? Le fait d’avoir une certitude n’est-il pas un moyen de se rassurer, d’accorder à notre un esprit un moment de repos ?
Tant de philosophes, d’écrivains, d’êtres de tout bord, de toutes religions ont voulu atteindre lacertitude absolue. Mais le doute, le « que sais-je » de Montaigne s’est toujours insinué en eux. Faut-il toujours prendre garde lorsqu’on est sûr de quelque chose ? Existe-t-il des domaines qui permettraient à l’homme de ne pas mettre en doute ses certitudes ? Ou doit-on toujours nier la certitude ? Cela laisserait supposer qu’on ne peut pas avoir de certitude absolue, ce qui conduirait l’homme à ladésespérance total.
Y-a-t-il des choses dont on ne peut douter ? Est ce particulier à moi même ou cela peut-il s’appliquer à mes semblables ?
Il faut donc en premier lieu, tenter de voir dans quels domaines nous pourrions parler de certitude absolue et jusqu’où elle peut l’être. Avant de s’intéresser à son contraire, le doute. Et enfin où situer la spécialité qu’est la philosophie.
I.
Onsemble certain de ce que l’on peut voir, en effet la personne que je vois à travers un miroir ne peut être personne d’autre que moi. Un être avec deux jambes, deux bras et une tête. Ce sont les traits communs, formés à partir des images que j’ai vues, qui me permettent de classer tel individu sous l’étiquette « homme ». La certitude que je suis française m’est assurée par mon passeport, la langueque je parle, les souvenirs…
Toute notre connaissance nous vient donc de l’expérience sensible ; toutes nos idées ne valent que si elles se réfèrent à l’expérience. Mais suis-je encore sure de ce que je ne vois pas ?
Les sentiments que j’éprouve, les qualités que l’on m’attribue, mes aptitudes…
Je peux aussi m’interroger sur mon semblable, suis-je sure d’être aimée ? Puis je compter sur lui ?Autant d’interrogations qui portent sur nous même et les autres. Mais alors s’il fallait se pencher sur les certitudes que l’on impose dans notre vision du travail, de la pensée, de la façon de diriger un pays, de la religion… Les domaines sont vastes et sujets à de nombreuses erreurs.
Commençons par ce qui paraît le plus simple, et donc le plus sûr : Les sciences dites exactes, elles s’appuientsur des observations, des expériences, des raisonnements ou des calculs théoriques. La méthode d’observation est utilisée dans l’astronomie, très tôt les grecs l’ont utilisée comme point de départ de leur calendrier et de leurs tables astronomiques. Les méthodes déductives (qui consiste à formuler une hypothèse afin d’en déduire des conséquences observables permettant d’en déterminer la validité) etinductives (formulées de la manière suivante : observation puis constat, puis principe énoncé) sont également objet à soutenir l’idée de certitude absolue. De ces méthodes en découlent naturellement bon nombre d’exemples et de lois comme celle de l’attraction terrestre : «Un corps tombe vers le centre de la terre et la force à laquelle est soumise ce corps en raison de la pesanteur est appelée…