Art contemporain
La notion de « contemporain » est d’abord une notion historique[2]. De ce point de vue, l’art contemporain commencerait à partir de 1945, avec la fin de la Seconde Guerre mondiale. Cette date de naissance serait à mettre en regard avec les mouvements artistiques qui ont émergé au sortir de la Première Guerre avec, notamment, le minimalisme, le dadaïsme, le surréalisme.
À partir de 1972, certainsparlent (à tort ?) d’« art actuel » ou d’« art vivant » marquant une scission avec le pluralisme des mouvements.
La notion de « contemporain » signifie également simultanéité entre deux choses. Donc est contemporain ce qui est dans le même temps que le sujet. L’art contemporain serait donc l’art qui se fait aujourd’hui.
Mais, appliquée à l’art, cette notion, sans perdre son caractèrehistorique, revêt aussi un caractère esthétique. Ce caractère devient polémique, puisque les acteurs n’ont pas le recul nécessaire pour effectivement apprécier les œuvres.
La désignation « art contemporain » ne doit donc pas uniquement être prise au sens chronologique, car toutes les productions contemporaines n’appartiennent pas à l’art contemporain, ni ne se revendiquent de l’art contemporain.
Denouveaux critères permettent de définir ce qu’est l’art contemporain. Un des premiers est la transgression vis-à-vis du passé ; ainsi l’art contemporain voudrait affirmer son indépendance non seulement par rapport aux arts dits « classiques », aux « beaux-arts » et à ses catégories (peinture, sculpture, etc.), mais aussi face à l’art moderne.
L’art contemporain possède donc en lui-même denécessaires partis-pris. Il s’inscrit à la suite de l’art moderne et voudrait mettre, en quelque sorte, fin à celui-ci.
Par commodité, la plupart des ouvrages, lorsqu’ils évoquent l’art contemporain, traitent de la période qui débute en 1945 et va jusqu’à nos jours, avec le déplacement de différents lieux artistiques médiatisés, essentiellement occidentaux jusqu’à ces dernières années, de Paris ouLondres vers New York, et retour. Avec la chute du mur de Berlin, en 1989, et la montée en puissance de la Chine dans le même temps, le monde de l’art contemporain s’est… mondialisé, l’Afrique et l’Amérique latine n’échappant pas à ce mouvement.
Régulièrement, l’expression « art contemporain » n’est aussi utilisée que pour des artistes encore vivants et actifs ou pouvant encore l’être, ce quiplacerait le début de l’art contemporain dans les années 1960, avec le Pop Art et Fluxus. C’est avec ces mouvements artistiques que prendrait fin l’art moderne et la théorie de Clement Greenberg qui le définissait comme la recherche de la spécificité du médium.
Dans cette recherche permanente d’une définition du contemporain, la critique d’art et les institutions jouent un rôle de premier plan.Ainsi, sont généralement exclues de l’art contemporain « labellisé » les formes d’art dont la démarche ou les problématiques ne reflètent plus les tendances promues par la critique « contemporaine ».
L’apparition de la photographie a exercé une influence sur de nombreux artistes dès le XIXe siècle, tel que Degas et permis de donner naissance à l’art moderne. L’art n’a plus uniquement pour fonctionimportante de représenter fidèlement le réel, la photographie est mieux à même de le faire, l’art peut désormais s’essayer à d’autres formes, casser les canons de la beauté, et proposer des expérimentations nouvelles et des idées conceptuelles.
L’art contemporain a pour fondement les expérimentations de l’art moderne (début XXe siècle), et notamment le désir de sortir l’art des lieuxtraditionnels et institutionnels. En ce sens, l’art perd peu à peu de sa fonctionnalité représentative. La création contemporaine demeure un miroir pour une réalité baignée des conflits et des prises de pouvoir qu’occasionnent ces attaques contre la rationalité. L’art reflète les crises de la société et demeure le lieu d’expression des valeurs. Les rapports de l’art à l’histoire ne s’évaluent ni…