La peur

Séance I 25/02/2011

Dans le Plan du Cours pour cette séance :

Introduction – la peur et l’essence de la philosophie

Exposés par groupes de 2, entre 15 – 20 minutes, sur un sujet. Un par séance seulement. Ceux qui n’auront pas d’exposé feront, à la place, une dissertation sur un des sujets des exposés, qu’il faudra rendre le jour que l’exposé passe. La note moyennedu cours sera cette note là, Exposé (ou Dissertation) + le Travail sur Table (après les vacances des Pâques) + Participation pendant les cours (la Participation compte pour un point de bonus ou un point en moins).

Le thème du Cours, c’est :
LA PEUR
Division en trois grands groupes :
* Rassurer
* Désespérer
* Avancer
Un thème assez transversal où il y a, à la fois, laphilosophie politique, des œuvres de Nietzsche, des œuvres de Heidegger, Camus, Foucault, Hobbes etc.
Au première semestre on a étudié la question sur « qu’est-ce que la Philosophie ? », maintenant on aura une introduction relativement générale de la notion de peur qui on liera avec la question du dernier semestre et de quelle manière l’interrogation sur la peur est intrinsèque à la définition même de laphilosophie.
Normalement on pense la philosophie comme un exercice de réflexion critique essentiellement théorique qui nous rappelle, par exemple, le projet d’autonomie critique des citoyens, une conception plutôt théorique et argumentative de la philosophie, qui est souvent dominante. Néanmoins on a vu au premier semestre le caractère insatisfaisante de cette définition de la philosophie commeétant essentiellement exercice de l’esprit critique, art de la réflexion. Pourquoi ? D’abord parque là il n’y a rien de propre à la philosophie vu qu’en théorie toutes disciplines pour être bien faites implique une forme de réflexion, d’esprit critique, d’autonomie intellectuelle. Qu’il soit pour un mathématicien, un journaliste, etc. On peut du coup considérer la philosophie comme étant plutôt unetentative pour aider les hommes à « accéder à la vie bonne », libérer les hommes des peurs, des « passions tristes » (Spinoza), tout ce qui nous empêche d’être heureux, libres et sereins. Voilà une conception plus pratique de ce qui est la Philosophie. C’est une dimension qu’on appellera sotériologie de la philosophie, c’est-à-dire une Doctrine du Salut. Ce salut nous sauverait des peurs, desangoisses etc. qui nous empêche d’être heureux, libres, sereins etc. La Philosophie comme Doctrine du Salut rassure. Le problème qui se pose, donc, c’est : « quelle différence avec la Religion ? », vu que celle-là aussi propose une doctrine du salut pour assurer l’être humain. Et aussi, où est-ce qu’on met toutes les philosophies théoriques ou analytiques de certains philosophes, des philosophiesspéculatives qui n’ont pas apparemment le but d’une sotériologie ? Par rapport à la première question, concernant la différence avec la religion, l’originalité de la Philosophie, dans sa dimension de doctrine du salut, c’est qu’elle propose une voie de salut qui ne dépend que de nous, par la raison seule, alors que la Religion fait appelle à un Autre transcendant, il faut se remettre à Dieu pour êtresauvé, et à sa foi. Une humilité qui la philosophie n’a pas et à cause de laquelle pendant longtemps elle a été dénoncée comme arrogante. St. Augustin parle même de la « superbe des philosophes », qui prétend pouvoir nous sauver des peurs et angoisses seulement par la Raison, alors qui pour un croyant on ne peut pas s’en tirer tout seul, il faudra se remettre à sa foi et à « l’Autre » : à Dieu.Pascal aussi va parler de la vanité de la philosophie. Pourtant que cette dimension sotériologique a été vraiment omniprésente. On essaiera de voir en quelle mesure l’idée de que la philosophie nous aide à surmonter nos peurs est plus évidente chez les Anciens (quelque chose d’assez évident chez des auteurs comme Épictète, Lucrèce et Épicure, qui le disent explicitement) et dans quelle mesure…