Le sonnet
Un sonnet (de l’italien sonnetto ou sonetto aujourd’hui[1]) est une forme de poème comportant quatorze vers dont la répartition typographique peut varier. Il apparait dans le théate italien : lacomedia del arte. D’ordinaire l’on distingue parmi les sonnets réguliers les « français », « italiens » et « élisabéthains » ou « shakespeariens ». La régularité de la distribution des rimes suivant desformes codifiées n’est pas une condition nécessaire pour que l’on puisse parler de « sonnet », mais l’est évidemment pour parler de « sonnet régulier ».
Le sonnet est un genre qui a été pratiquédans une bonne partie de l’Europe, tant dans les poésies syllabiques que rythmiques.
Dans la littérature française ce type de poème a été largement illustré tout au long de son histoire, par desauteurs aussi divers que Ronsard, Baudelaire ou Mallarmé.
Il apparait en France en 1536.
FRANCE :
Le passage du sonnet de l’Italie en France relève d’un concours de circonstances historiques etlittéraires[5]. Un jour, le poète français Maurice Scève, humaniste passionné par l’Antiquité et l’Italie, chef de file de l’École lyonnaise, prétend découvrir, près d’Avignon, le tombeau de Laure,l’héroïne du Canzoniere de Pétrarque. Peu de temps après, en juin ou juillet 1536[6], Clément Marot écrit le premier sonnet en langue française, dédié à la duchesse de Ferrare. Presque aussitôt, Marot sera imitépar Mellin de Saint-Gelais et les poètes de l’École lyonnaise.
La disposition des rimes de Pétrarque (deux quatrains en abba abba fixes, puis ensuite souvent deux tercets cde cde, cdc dcd ou cdedce) est modifiée par Marot en abba abba ccd eed puis, en 1547, par Peletier en abba abba ccd ede[7]. Le premier schéma est dit, abusivement, « sonnet italien » ou sonnet de type « marotique » ; ledeuxième, « sonnet français » ou sonnet de type Peletier. Ces deux modifications du schéma initial forment, dans les faits, deux quatrains suivis d’un distique et encore d’un quatrain (si l’on…