Victor hugo
morphosyntaxe | |
|
la phrase
La phrase simple
Du point de vue technique de la production, le texte écrit non-poétique se compose donc de phrases, qui peuvent être regroupées en unités intermédiaires (le paragraphe, le chapitre…). Cela ne veut pas dire pour autant qu’il suffise de produire une série de phrases pour faire un texte, car la composition du texte obéit à certainesexigences de cohérence interne, d’équilibre, d’organisation des énoncés—variables selon le genre.
La phrase, dans sa forme la plus élémentaire, correspond à une proposition (ou «phrase simple») constituée par l’association d’un sujet (ce dont on parle) et d’un prédicat (ce qu’on dit sur le sujet) qui inclut généralement un verbe et ses compléments. P H R A S E«Le président a prononcé un discoursdevant l’assemblée» |
Sujet | Prédicat |
Groupe Nominal | Groupe verbal | Complément
(Objet Direct) | Complément (prépositionnel) |
Le président | a prononcé | un discours | devant l’assemblée |
Il ne faut pas confondre la longueur d’une phrase et sa complexité; ainsi, on peut ajouter toutes sortes de compléments ou d’adjectifs qui enrichissent le sujet et le prédicat sans changer le statutde la phrase elle-même. La phrase suivante n’est donc pas structurellement plus complexe que la précédente:
Soucieux de donner une image positive de son ambitieuse politique monétaire du franc fort, le président a prononcéhier soir vers les dix-huit heures un discours particulièrement bien reçu par une assemblée nationale en pleine crise de confiance.La phrase complexe
Plusieurs propositionspeuvent être liées entre elles pour former une phrase complexe, qui aura plusieurs verbes et parfois (mais pas toujours) plusieurs sujets. Afin de lier correctement les propositions (P1, P2, P3…) il faut:
1. décider quel est le rapport conceptuel entre elles: par exemple, addition (P1 s’ajoute à P2), contradiction (P1 s’oppose à P2), cause ou conséquence (P1 explique P2, ou vice-versa), etc.2. déterminer si les phrases doivent être hiérarchisées—c’est à dire si ce qu’elles expriment a plus ou moins d’importance pour l’énonciateur—, auquel cas on procèdera à une subordination; si elles sont de valeur égale, elles peuvent être simplement coordonnées.
3. déterminer comment on peut matérialiser ce rapport: conjonctions de coordination et de subordination, pronoms relatifs,prépositions et locutions prépositives (avec l’infinitif), adverbes et locutions adverbiales (après une ponctuation forte).
4. vérifier qu’on a bien opéré tous les ajustements nécessaires pour que la nouvelle phrase soit correcte et cohérente: harmoniser les temps verbaux («concordance des temps»), supprimer les éventuelles répétitions (en utilisant des pronoms, par exemple), etc. |
| |
|MORPHOSYNTAXELa coordination
Lorsque des propositions sont sur le même plan, et qu’il n’existe entre elles aucune hiérarchie, on peut utiliser les conjonctions de coordination, de préférence après une virgule:
mais (contradiction)
ou (alternative)
et /ni (addition)
donc (conséquence)
or (contraste)
car (cause)
Ainsi, à partir de
(1) «Le président a prononcé un bondiscours.»
et
(2) «Le président n’a pas convaincu les députés.»
on peut faire la phrase suivante:
«Le président a prononcé un bon discours, mais il n’a pas convaincu les députés.»
Il est possible d’utiliser une conjonction de coordination même si le sujet change, mais il faut bien faire attention à ce que les propositions soient équivalentes. Ainsi,
«Le président a prononcé unbon discours,
mais les députés n’ont pas eu l’air convaincu.»
est tout à fait licite, alors que
?? «Le président a prononcé un bon discours, mais les membres de son propre parti avaient exprimé des doutes sur sa capacité à gouverner.»
n’est pas satisfaisante, car non seulement le sujet et le temps, mais la relation de contradiction ont changé par rapport au premier exemple. Le doute…