Grecs et perses au vème siècle
24.09
« Marathon et Salamine vus par Platon » (Doc 01, p. 7)
? Le commentaire doit éclairer allusions, faire « parler » les silences, etc. Faire un va-et-vient entre la réalité du contexte tel qu’on le connaît et le point de vue que donne le texte.
Ne pas paraphraser le texte sans rien apporter de plus
Rester proche du texte en utilisant ses mots et en faisant des decitations.
? Commentaire sur le texte de Platon :
* Premier thème avec opposition de la morale du marin et celle de l’hoplite (soldat terrestre). Bravoure des hoplites de terre : ils se battaient en étant intégrés dans lignes de la phalange; ils devaient garder la position pour que chacun protège son voisin. A l’inverse, dans les combats navals, les navires de guerre font des manœuvres: feinte, « fausses fuites » pour surprendre l’adversaire. Platon fait ici référence à la bataille de Salamine. Thémistocle a donné l’ordre à la flotte de guerre grecque de fuir devant celle perse, comme s’ils étaient effrayés par leur supériorité numérique. Mais, ce n’était qu’une ruse. Platon parle d’un manque de courage. Il fait donc bien l’opposition entre le courage des hoplites de terre etla couardise, la lâcheté des hoplites de mer. Il n’y a pas d’autre forme de courage militaire, pour un Grec, que de tenir sa position.
Il utilise comme exemple Homère. Or, déjà à l’époque de la Guerre de Troie, il y avait un genre d’indignité liée à l’idée de se battre sur mer. Il était jugé moralement plus élevé de se battre sur terre. La ruse était inférieure à la bravoure.
* Ladeuxième partie évoque l’idée que la prépondérance de la flotte de guerre dans la cité favorise les « gens de peu ». Ce sont ces gens-là qui se battent. Le recrutement de la marine de guerre n’est pas homogène à celui de l’armée de terre. Seuls les citoyens les plus pauvres étaient envoyés sur les navires. Il s’agit des citoyens que l’on nommait les thètes, la dernière classe de citoyens. Ils n’ont pasà acheter d’équipements et on leur verse un petit salaire, pour faire la guerre. C’est le cas des marins, des rameurs, etc. Différence sociologique entre armée de terre et de mer. C’est à cette différence que fait allusion Platon quand il parle des « gens de peu », en opposition aux « vrais » citoyens, soit ceux qui se battent dans l’armée de terre. Les hoplites athéniens n’ont pas d’argent pourfaire la guerre; ils sont agriculteurs. A Sparte, cependant, les soldats ont comme métier de faire la guerre. C’est pour que le citoyen accepte de faire cette fonction sur les navires, tâche considérée comme ingrate et « non noble », que ces citoyens, ou thètes, reçoivent une compensation monétaire.
(NB : Cette dichotomie, hiérarchie de professions, est amenée par ailleurs à subsister extrêmementlongtemps dans la société occidentale).
? Ces « gens de peu », pour Platon, doivent tout le temps travailler pour gagner leur pain. Ils n’ont pas de loisir pour s’instruire et restent ignorant. Ainsi, ils ne devraient pas participer aux décisions de la République en votant, par le cens.
* Il est étrange, pour un Athénien, que Platon, à la fin du texte, dénigre la bataille de Salamine.Cette victoire a donné à Athènes le rayonnement de sa flotte marine. Mais, pour Athènes, cela signifie que « la classe des gens de peu » est mise en avant. Au final, ce qu’on mesure, c’est que les guerres médiques ont continué à diviser les cités grecques, non seulement entre elles mais aussi au sein d’elles-mêmes. On voit Platon se désolidariser d’Athènes, ces guerres ayant ruiné son rêve demettre en avant les intellectuels, les « meilleurs ». Pour Platon, de plus, ce qui est grave avec ces guerres médiques, c’est que la démocratie ait été conservée. Le fait que la Grèce a frôlé la tutelle perse est moins importante à ses yeux.
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D’après toutes les indications que l’on a, les institutions démocratiques ont en effet été consolidées…