« L’art de l’impossible » francis bacon, david sylvester

Ce livre comme le décrit Michel Leiris dans sa préface est promis à occuper dans la littérature artistique une place tout à fait à part. Il s’intitule « l’art de l’impossible, entretiens avec David Sylvester » il est publié dans les éditions Skira. Les auteurs sont Francis Bacon et David Sylvester, il date de 1995 et comporte 281 pages.

Celui-ci nous présente et nous retranscrit des entretiensentre Francis Bacon, peintre britannique du 20ème siècle et David Sylvester, un célèbre critique d’art. En quelques mots, il est intéressant de présenter ces deux individus. Francis Bacon est un peintre britannique qui exprime dans ces œuvres l’inadaptation et le malaise des êtres par des déformations violentes et par l’acidité de la couleur. Il a exercé, dans l’après guerre, une grandeinfluence sur la « nouvelle figuration » internationale. Face à lui, David Sylvester a collaboré comme critique d’art à de nombreux journaux et périodiques en Angleterre, en Amérique et en France. Ses principales publications sont surtout des catalogues ou des monographies ayant trait aux expositions qu’il a organisé, en particulier des rétrospectives de Soutine, Moore, Giacometti entre autre. Auteur d’uncertain nombre de films d’art, notamment d’un film sur Matisse, il a enregistré pour la BBC des interviews d’une vingtaine d’artistes parmi les plus connus de nos jours, des Américains pour la plupart. David Sylvester à un intérêt exceptionnel pour Bacon, d’ailleurs il a consacré plusieurs articles et préfaces de catalogues à cet artiste.

Dans ce livre, on peut voir un face à face quis’instaure entre Bacon et Sylvester . Ce dernier assaille de questions l’autre qui s’efforce de répondre avec le plus de sincérité et de clarté possible. On peut remarquer que cette sincérité crée parfois des impossibilités pour Bacon à expliquer les choses aussi précisément qu’il le faudrait, ce qui est néanmoins comme le souligne Sylvester, un gage de sécurité et permet de mieux appréhender ce que nousdit l’artiste. Ce qui est intéressant dans ce livre, c’est que les questions de Sylvester obligent Bacon à constamment étendre et approfondir la réflexion. Ce petit jeu de questions réponses, peu s’apparenter à un jeu de la vérité qui petit à petit s’instaure entre les deux hommes et auquel Francis Bacon se prête assidument. Peu à peu il nous montre une analyse apte à mieux comprendre sespourquoi et ses comment afin de comprendre exactement ce qu’il fait et ce qu’il est en mesure de faire.

Dans l’introduction, David Sylvester explique que les interviews sont basées sur des transcriptions de bandes magnétiques, qu’ils comparent à des photographies et s’opposent aux interviews basées sur la mémoire et sur des notes, qui sont comparés cette fois à la peinture. Il explique ainsi, que labande magnétique enregistre fidèlement la conversation. Néanmoins, elles sont douées comme il le dit, d’une autorité écrasante. Elles sont considérées comme des pièges car une impression globale de l’attitude du sujet échappe à l’interwiewer. Mais si on utilise pas la bande, l’interviewer est obligé de choisir, de laisser de côté et de condenser dès le départ les propos de l’artiste et pourraitainsi parvenir à formuler non pas tant ce que le sujet a dit effectivement que ce qu’il voulait dire. En révisant la bande (la photographie), l’interviewer peut ainsi traiter la matière comme une matière brute et ainsi procéder comme un peintre qui travail d’après la photographie. Ainsi, il explique que rien n’a été changé, mais beaucoup de chose a été retiré, en raison non pas d’une limitationmais du choix de Sylvester. Car ce livre visait à présenter des idées de Francis Bacon de façon claire et brève et non fournir ce qu’il considérerait comme une sorte de reproduction abrégée du déroulement des interviews enregistrés. L’ordre dans lequel les choses ont été dites a été librement et radicalement réarrangé. Ainsi, un paragraphe peut avoir été fait à partir de déclarations faites au…