La formation de l’etat, principes et remise en cause

Dupin Emilie

LA FORMATION DE L’ETAT.
EXPOSE : Existe-il une seule réalité de l’Etat ?

« Ce qui est le propre de notre époque, c’est qu’elle n’accorde à tous les autres groupements ou aux individus, le droit de faire appel à la violence que dans la mesure où l’Etat le tolère : celui-ci passe donc pour l’unique source du « droit » à la violence ».
Max Weber
Cette affirmation conduitnaturellement à s’interroger sur cet être fictif qu’est l’Etat. En effet, l’Etat est un concept qui ne manque pas de subtilité à tous les niveaux. Garant et moteur de l’organisation politique, il incarne au regard de quiconque l’autorité suprême. Autorité qui plus précisément s’exerce sur une population donnée, dans un territoire délimité, au travers de ce fameux monopole de la violence légitime ;d’après la traditionnelle définition de Max Weber. D’un point de vue plus historique, en Europe le terme d’Etat s’est diffusé dans les langues à partir de la Renaissance. C’est cependant avec les Traités de Westphalie de 1648 mettant terme aux guerres religieuses, que l’Etat moderne est né. En outre, ce devoir traitant du concept même de l’Etat et des différentes réalités qu’il sous-tend, le cadrespatio-temporel ne revêt ici qu’une importance secondaire. Par ailleurs, force est de constater que cette notion, aujourd’hui plus que jamais, alimente les débats et les discours politiques de façon récurrente.
Effectivement, la puissance étatique, confrontée aux changements présents du monde et des sociétés doit s’adapter au risque de remettre en cause certains de ses principes fondamentaux.
Ilconvient ainsi dans ce sujet de s’interroger d’abords sur le principe et le concept d’Etat à son apparition (I) pour en faire ressortir ses limites aujourd’hui (II).
I. L’apparition du concept d’Etat.

L’Etat est un concept qui indéniablement a fait couler bien de l’encre. Si pour certains l’Etat est le seul moyen d’accéder à la liberté et de sortir de l’état de nature par définition violent etbarbare (a), d’autre voient en l’Etat un unique monstre à abattre, une institution à renverser, au point de faire de son dépérissement la fin de L’histoire (b). Il convient donc d’examiner cela de plus proche.

a) Penser l’Etat pour sortir de la loi de la nature.

Cette théorie appelée théorie du contrat social nous vient de la philosophie des Lumières. En effet il s’agit là du point dedépart de la pensée Hobbesienne, à laquelle se joindront de nombreux autres penseurs tel que G.W.F Hegel ou encore J.J Rousseau. Dans le Léviathan, Hobbes énonce plus précisément que L’Etat résulte du pacte passé entre les membres d’une société et ce Léviathan, incarnation même de l’Etat. Ainsi, les membres d’une société acceptent d’abandonner leur liberté naturelle en échange de la sécurité. Cetteloi est définie par lui comme « un précepte, une règle générale, découverte par la raison, par laquelle il est interdit aux gens de faire ce qui mène à la destruction de leur vie ou leur enlève le moyen de la préserver, et d’omettre ce par quoi ils pensent qu’ils peuvent être le mieux préservés ». Ce pacte correspond donc au passage caractérisé par la guerre de tous contre tous, à l’état civil,dans lequel chacun est libre dans la mesure où il obéit à la loi de tous. Plus récemment, G. Burdeau a fourni une thèse qui s’approche sensiblement de cette théorie. En argumentant que « l’Etat est une forme de pouvoir qui ennoblit l’obéissance », il souligne une fois de plus la volonté des hommes de sortir de leurs rapports de force naturels pour établir une autorité à laquelle tout le mondeserait soumis. De la sorte l’Etat devient Souverain, ce qui est sa principale caractéristique. Cela signifie qu’il détient un pouvoir indépendant et non subordonné ; autrement dénommé compétence de ses compétences. Ainsi, le pacte passé, le peuple peut se constituer en un corps politique précis, la nation. Cela a contribué à faire apparaître aux alentours du XIX siècle une forme bien précise…