Commentaire composé/oh je fus comme fou…/victor hugo

COMMENTAIRE COMPOSE :

Oh ! je fus comme fou…, Victor HUGO

Victor HUGO (1802-1885), célèbre écrivain, dramaturge, poète, homme politique, académicien et intellectuel français est considéré comme l’une des plus importantes figure du XIX siècle. Le 4 septembre 1843, sa fille Léopoldine et son époux se noient dans la Seine. Il s’en suit une période pendant laquelle Victor HUGO n’écrit plus etse consacre à la politique. Exilé en 1853, suite à la publication des « Châtiments » recueil de poème décrivant sa colère et son indignation face au coup d’Etat de Napoléon Bonaparte, il écrit « Les Contemplations » (1855) d’où est tiré le poème « Oh ! je fus comme fou dans le premier moment ». Il y décrit sa réaction et ses sentiments face à la perte de sa fille.
Il s’agira de montrerl’évolution des sentiments, de l’état de Victor HUGO : de la douleur à la folie en passant par le déni de la réalité des choses.
Nous montrerons tout d’abord que l’auteur exprime une douleur forte qui le mène dans une phase de refus, de déni, pour ensuite étudier comment le poète sombre progressivement dans un état de détresse délirante.

Victor HUGO trouve dans l’écriture de ce poème un moyen d’exprimersa douleur suite à la mort de Léopoldine. Nous montrerons que le poète expose sa souffrance et cherche à provoquer chez le lecteur un élan de compassion pour ensuite réagir, réfléchir à la question et finalement rester dans l’inacceptation la réalité des choses.
D’abord, la première partie du poème illustre le tourment, l’abattement, la tristesse de Victor HUGO par l’utilisation d’un champlexical de la souffrance (« pleurai », « amèrement », « souffert », « souffrance », « malheurs », « désespoir »). Au vers 3, il attache une part de responsabilité à « Dieu » : l’auteur à besoin d’un responsable or il ne peut s’en remettre qu’à Dieu. Puis on observe une interruption de la narration qui laisse place au discours direct : « Tout ce que j’éprouvais, l’avez-vous éprouvé ? ». Ici le narrateurs’adresse directement au lecteur à l’aide d’une interrogation qui montre déjà que V.H. est face à une réalité qu’il ne peut soutenir. Ce vers montre bien que V.H. cherche à créer un élan de compassion et de sympathie pour lui, le lecteur s’interroge… Au vers 6, V.H. va jusqu’à un accès de violence, de mort : « Je voulais me briser le front sur le pavé », la souffrance est telle que V. H.voudrait se donner la mort pour y échapper.
Cela le pousse ensuite à se révolter. Le champ lexical de l’horreur (« terrible », « horrible », « affreux », « malheur sans nom ») évoque le choc éprouvé par V.H. lorsqu’il prend connaissance du drame qui le pousse à réagir. Vers 7 à 9, la ponctuation et la répétition des mots « et » et « puis » donne un rythme saccadé au texte pour recréer le cheminementde la réflexion du poète. Les verbes à l’imparfait de répétition («me révoltais », « fixais mes regards », « n’y croyais pas», « m’écriais ») montrent que les pensées de révolte de V.H. l’obsèdent. «Est-ce que Dieu permet de ses malheurs sans nom », ici l’auteur fait encore allusion à la responsabilité de Dieu. Le verbe permettre a un sens fort : Dieu a-t-il permis que cet accident arrive ?L’auteur pose en réalité la question sans attendre de réponse comme s’il réfléchissait à voix haute.
Pour qu’enfin, cette réflexion le conduise au déni total de la triste réalité. Le vers 9 : « Et je n’y croyais pas, et je m’écriais : Non ! », ici la négation qui se trouve accentuée par le contre rejet témoigne de l’inacceptation de l’auteur de la mort de sa fille. La ponctuation est expressive marque lacolère de V.H. Les vers 12 et 13 confirment cette idée de déni : « Il me semblait que tout n’était qu’un affreux rêve ». Ici il paraphrase le cauchemar par « affreux rêve », un peu comme s’il allait se réveiller de ce cauchemar, cette sorte de vision irréelle. « Elle ne pouvait pas […] » et « Que c’était impossible […] », ces deux débuts de vers illustrent parfaitement l’inacceptation de…