Kant, critique de la raison pure
Kant: 1724-1804. Il a passé toute sa vie à Koenigsberg (aujourd’hui Kaliningrad). Critique de la raison pure: deux éditions, en 1781 et 1787.
Dans la préface de la deuxième édition, Kant définitles critères pour reconnaître si une connaissance est entrée « dans la voie sûre de la science ». Il énonce trois critères.
•Une science vraie ne rencontre pas de difficultés capables de remettre encause la réalisation de son but;
•elle ne se trouve pas forcée à de fréquents retours en arrière;
•elle fait l’objet d’un accord des esprits.
Kant donne trois exemples de sciences qui satisfont àces trois critères.
1.La logique. Elle a été tout entière créée par Aristote. Depuis, elle n’a eu à subir aucun changement (c’est vrai jusqu’au XIX ème).
2. »La mathématique, dès les temps les plusreculés (…) a suivi, chez l’admirable peuple grec, la voie sûre de la science » (GF, page 37). Cette science est due, selon la tradition, à un seul homme: Thalès. Elle a tâtonné longtemps à l’époquedes Egyptiens. Elle constitue un modèle de certitude (voir Descartes).
3.La physique. C’est Galilée qui fait naître la physique moderne, une physique mathématique, en rupture avec la scienced’Aristote qui expliquait les phénomènes par des forces occultes.
Vient une quatrième discipline qui prétend aussi au statut de science: la métaphysique. Elle ne satisfait pas aux critères définis ci-dessus.La métaphysique, bien qu’elle soit, de toutes les connaissances, la plus ancienne, n’a jamais réussi à prendre rang parmi les sciences. Cette étude tâtonne, elle n’avance pas. Loin qu’elle réalise unaccord des esprits, l’histoire de la métaphysique est un champ de bataille où se sont affrontées les écoles de philosophie, sans qu’aucune ait jamais réussi à lui fournir un fondement durablementsolide. Sur chacune des questions qu’elle pose, on prouve aussi bien une chose que son contraire (cf. Antinomies, p.373). Ses objets sont ceux qui se trouvent en dehors de toute expérience: l’Etre,…