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Commencez par vous demander pourquoi on vous pose la question afin de déterminer le problème du sujet. En premier lieu, il est nécessaire de saisir le sens de la question. La Raison d’Etat désignel’impératif au nom duquel le pouvoir s’autorise à transgresser le droit dans l’intérêt public. Elle est justifiée par trois conditions : la nécessité, la justification des moyens par une fin supérieure,l’exigence du secret. Dans ces conditions, la raison d’Etat peut s’opposer aux droits de l’homme puisqu’elle peut impliquer le sacrifice d’un ou de plusieurs individus. Or, à partir du moment où onjustifie la raison d’Etat, on est contraint de penser que les droits de l’homme sont secondaires et doivent lui être subordonnés. En effet, la raison d’Etat peut conduire à remettre en cause la libertéet la sécurité de certains individus. Tel est le constat que nous pouvons faire dans les faits. Maintenant, se demander si on peut subordonner les droits de l’homme à la raison d’Etat, c’estsimplement s’interroger à savoir si cela est légitime. C’est donc également sur la légitimité de la raison d’Etat que vous devez vous interroger. Une telle attitude consiste alors à considérer que l’intérêtpublic est au-dessus d’un stricte respect des droits de l’homme. Qu’est-ce qui est le plus fondamental ? L’intérêt public ou les droits de l’homme ? Vous pouvez montrer en quoi la raison d’Etat peutapparaître comme une nécessité. En même temps, elle se justifie toujours au nom d’une fin bonne. Ce qui la justifie est donc la supériorité de cette fin. Elle relève ainsi d’un calcul et c’est en cesens qu’elle considère que les droits de l’homme doivent lui être subordonnés. Le risque est qu’on ne considère plus que les droits de l’homme sont au fondement de toute action politique. Vous pouvezainsi distinguer deux plans : la raison d’Etat peut se justifier au nom d’une nécessité, mais elle ne justifie pas pour autant moralement. Sur ces divers points, vous trouverez des indications…