Républicanisme
Qu’est-ce qu’être républicain en France dans les années 1840 ?
Le 18 mars 1848, dans le journal républicain Le Patriote des Alpes, on peut lire : « La victoire du peuple de Paris est venue noussurprendre au moment où nous doutions plus que jamais du triomphe de ce qui fut notre religion pendant 17 ans. » En effet, en février 1848, lorsque éclate la révolution qui proclame la République, sesplus fidèles partisans, les républicains, sont très affaiblis.
Depuis les lois de septembre 1835, qui créent de nouveaux délits de presse et aggravent les peines, les républicains n’ont presque plusde journaux ni de chefs, ni de représentants à la Chambre des Communes, et il est interdit de se dire républicain. La dernière insurrection date de 1839 : fomentée par deux républicains, elle a échouéfaute de soutien populaire.
Pourtant, la révolution de 1848 fait triompher les idéaux républicains : elle met à terre la monarchie et aboutit à une république, où le suffrage universel masculin estaccordé.
S’il n’existe pas de parti républicain sous la Monarchie de Juillet, on peut cependant parler d’une tendance politique en faveur de la république.
Quelles sont les causes et lesmodalités de la propagation dans tout le peuple français de cette sensibilité politique pour que, de la marginalité en 1840, les républicains soient conduits à l’exercice du pouvoir en 1848 ?
Le mouvementrépublicain, en tant qu’héritier de la Révolution française, est un mouvement de contestation du régime en place, et obtient de ce fait des ralliements de plus en plus nombreux, des classes populairesaux classes bourgeoises, à mesure que la Monarchie de Juillet se sclérose,
I – ETRE RÉPUBLICAIN, C’EST ÊTRE HÉRITIER DE LA RÉVOLUTION
Unis dans cet héritage, …
Ils veulent la démocratie àl’intérieur
En revendiquant le suffrage universel et l’instruction universelle, ils obtiennent le soutien de la petite et moyenne « bourgeoisie des capacités », exerçant un « patronage démocratique »…