Lettre de description de paris à un ami

DEBARGE Antony
Hôtel « La Parisienne »
23 rue Simon
75009 PARIS

LEPETIT Nicolas
4 rue pont de l’Hérault
34200 SETTE

à Paris, le 15 Juillet 1979

Mon cher ami,

C’est avec une particulière excitation que je t’écris cette lettre. J’ai tant de choses à te dire! Tout d’abord, comment te portes-tu? Comment vont ta femme et tes enfants?Tom m’en veut toujours de ne pas l’avoir amené avec moi? Quoi qu’il en soit, tu leurs fera à tous, une bise de ma part.

Encore une fois Jean, j’ai tant de choses à te dire! Je ne sais par où commencer. Comme tu dois t’en rappeler, je n’étais pas d’un enthousiasme fou à l’idée d’aller à Paris mais j’ignorai encore que l’expérience que j’allais vivre allait être extra-ordinaire.

Mon voyagen’est pas tout à fait fini, il me reste encore deux jours et une nuit à passer ici et bien que ça fait plus d’une semaine que je visite la capitale, j’ignore encore de ce que demain sera fait. Paris est une ville que je qualifierai d’énigmatique! Pas un jour ne ressemble à un autre, et ça me plait car c’est différent de Sette, où mon quotidien est monotone.
Mais c’est à double tranchant, car il y ades jours où je peux détester Paris, et d’autres jour où je peux l’adorer. Tout dépend de ce que sera fait ma journée.
Ce qui me manque aussi, c’est la présence d’un ami, quelqu’un avec qui je pourrais partager ce séjour et malheureusement je suis seul.

A part ça, j’avais prévu de programmer mon séjour en respectant le plan de la ville qui encercler les monuments les plus importants à voirc’est à dire : La tour Eiffel, Notre Dame de Paris, le Sacré Cœur et l’Arc de triomphe. Figures-toi que je ne suis tombée sur ces monuments que par hasard ! Finalement, j’ai appris qu’il y avait plus à apprendre et à vivre en buvant un café au bistro du coin, en marchant dans les avenue pleines de monde des Champs Élysée ou en étant assis dans le métro…

Paris c’est une divinité en mouvement,mais ça, peu de Parisiens s’en aperçoivent. Tu sais, la plupart suit le rythme « métro, boulot, dodo » sans même profiter cinq minutes de ce que Paris offre (mise à part le week-end bien sûr!).
Mais paradoxalement, c’est ce rythme répétitif qui donne de l’énergie à cette ville, et pour les campagnards comme moi, c’est impressionnant!

J’ai rencontré peu de personnes ici, mais c’était pas l’occasionqui manquait avec le monde qu’il y a! Et c’est en partie ce qui me déçoit, car en arrivant à Paris, tu te dis qu’avec autant de monde, il te sera très facile de te faire des amis. Détrompes-toi, c’est une illusion : les gens s’ignorent, ils ne cherchent pas à se connaître, ils sont individualistes ou bien, s’ils te parlent, , c’est souvent pour leur propres intérêts.

Bien heureusement, ils nesont pas tous comme ça. C’est qu’une généralité.
Quoi qu’il en soit, ça ne m’a pas empêché de faire quelques rencontres très enrichissantes comme avec cette serveuse très charmante, une chic fille qui papoter cinq minutes avec moi en me servant mon café du matin. Mon accent lui fait apparemment rire.
Il y a aussi ce peintre qui se pose chaque fin d’après-midi au Trocadero et qui peint, lesoleil se couchant, « la grande Dame ».

Et puis, cette foule m’effraie quelques fois, c’est un choc culturel de passer d’une petite commune comme Sette à le grande ville de Paris.

Aussi, les parisiens que j’ai l’habitude de croiser ont un air arrogant et méprisant que je supporte assez bien…
Ils marchent la tête haute, sans se soucier de ce qui peut bien se passer autour. Les hommes aiment sedandiner au près de belles femmes bourgeoises qui ont une grasse naturelle.

C’est vrai qu’ici on aime montrer sa richesse, son statut sociale, sa belle montre ou sa nouvelle voiture! Ça manque un peu d’humilité… D’ailleurs, difficile de se divertir ici sans argent.
Ce qui est indéniable c’est que c’est une ville qui te donne envie de bouger, de sortir et de t’occuper d’une manière ou d’une…