Cote d’ivoir

THEME DU PROGRAMME Guerres et conflits contemporains

SUJET D’ETUDE Un conflit territorial ou identitaire actuel ou récent

SITUATION HISTORIQUE Le conflit en Côte d’Ivoire

PROBLEMATIQUE Quelle est la responsabilité de la France dans le conflit ivoirien ?

DOCUMENT 1 : Photographie parue dans le Nouvel Observateur montrant des manifestants anti-français à Abidjan(Janvier 2003)

28/01/2003 à Abidjan (© AP)

Les habitants d’Abidjan protestent contre l’intervention de l’armée française qui, à la demande du Président Chirac s’interpose entre les deux parties en présence : l’armée ivoirienne qui soutient le président Gbagbo et les rebelles qui contestent celui-ci. Alors que la France est accusée d’ingérence, les Ivoiriens espèrent l’aide desEtats-Unis, dans le contexte du désaccord entre les Français et les Américains au sujet de l’Irak.

DOCUMENT 2 : Carte de la Côte d’Ivoire, éditée par le Ministère des Affaires étrangères de la France

Le pays est coupé en deux : au nord (où se trouvent les régions les moins développées), les rebelles qui s’opposent au président Gbagbo. Au sud (où se trouvent les culturesd’exportations qui ont permis de développer une partie du pays : cacao, café), les forces qui soutiennent le président Gbagbo. Entre les deux on voit la ligne de front sur laquelle sont positionnés les militaires français.

DOCUMENT 3 : Un article de presse paru dans l’Humanité du 28 Octobre 2000

Article paru dans l’édition du 28 octobre 2000.

LE PIEGE DE  » L’IVOIRITÉ « 

Deux personnestuées par balles jeudi matin dans l’assaut d’une mosquée dans le quartier d’Abobo à Abidjan, a indiqué le président du Conseil national islamique (CNI), l’imam Idriss Koudouss… D’autres mosquées de la capitale, mais aussi une église, attaquées dès la veille, lors d’affrontements entre militants du Front populaire ivoirien (FPI) et du Rassemblement des républicains (RDR)… À Daloa, dans leCentre-Ouest, des militants du RDR ont mis le feu au siège local du FPI en représailles à la mort d’un des leurs, lors d’une manifestation, rapporte l’AFP citant plusieurs témoins ; les affrontements auraient continué de se multiplier dans cette ville considérée comme un bastion du FPI mais où sont installés de très nombreux ressortissants du Nord, région à dominante musulmane et dont Ouattara estoriginaire… La guerre civile se profile-t-elle en Côte d’Ivoire ? Une guerre dont les connotations ethniques, géographiques et confessionnelles étoufferaient les motivations politiques affichées, finissant de faire basculer la situation dans l’irrationnel.

Au-delà des rivalités personnelles pour la conquête du pouvoir, les affrontements récents ont pris en effet ce qu’il faut bien appeler unedimension guerre de religion. Les nordistes musulmans, inquiets des propagandes orchestrées depuis la présidentielle de 1995 (qui voyait Henri Konan Bédié accéder au siège de Félix Houphouët-Boigny) au nom de  » l’ivoirité « , ont tendance à faire front commun derrière Alassane Dramane Ouattara, seul premier ministre nommé par Houphouët et, à ce titre considéré par Bédié comme son rival direct(d’autant que Ouattara avait été par la suite directeur adjoint du FMI à Washington). Rappelons à ce propos que l’élection du 22 octobre 1995 avait permis à Bédié de se prévaloir de plus de 95 % des suffrages exprimés, n’ayant pour seul adversaire que Francis Wodié, candidat du petit PIT (Parti ivoirien du travail), le FPI de Gbagbo et le RDR de Ouattara ayant alors appelé au boycott.

Méprisantavec superbe les réalités nationales complexes du pays et privilégiant l’ouverture en direction de l’Occident (notamment Paris où celui qui fut quatorze ans ambassadeur à Abidjan, Michel Dupuch, était et est toujours conseiller de Jacques Chirac pour les Affaires africaines), Henri Konan Bédié, alias  » H.K.B. « , entraînait son pays dans une double tourmente, économique et plus encore politique….