Samuel Beckett est un écrivain, poète et dramaturge Irlandais. « Son œuvre, (…) à travers un renouvellement des formes du roman et du théâtre, prend toute son élévation dans la destitution de l’homme moderne ». Celle-ci est considérée comme austère, minimaliste et fortement pessimiste. Il est pour autant un des auteurs clé du XXeme siècle, avec les nouveaux romanciers et Ionesco, et ayantparticipé au renouvellement du Roman et du Théâtre.

Fin de Partie est la deuxième pièce de Beckett, après En attendant Godot, à avoir été représentée. Elle a été créé, en français, le 1er avril 1957, à Londres, au Royal Court Theatre, dans une mise en scène de Roger Blin. Quels éléments de la vie de Beckett permettent d’expliquer Fin de Partie?

Beckettdans son époque

– Beckett et la guerre

Beckett devient résistant pour lutter contre les nazis lors du deuxième conflit mondial ; il est en effet révolté contre le sort que les nazis réservent aux juifs, et plus particulièrement à ses amis juifs. Son réseau de résistance est dénnoncé et il échappe de peu à la Gestapo. Au lendemain de la guerre, L’europe, patrie de l’Humanisme estdevenu lieu massacre sans précédent. L’individu est remis en question, ainsi que l’espèce humaine en générale : l’homme a perdu son humanité et toute crédibilité, la vie n’a plus de sens. L’après guerre, le désarroi de l’homme moderne après Auschwitz s’expriment dans Fin de partie. Les protagonistes rient à l’idée de « signifier », d’avoir un sens. Au fur et à mesure de l’oeuvre, leur haine et leur étatde décomposition, leur limitation physique les déshumanisent.

– L’ère du soupçon
Les années d’après-guerre sont marquées par de nouveaux courants nettement désillusionnés. On entre alors dans ce que Nathalie Sarraute appelle l’ère du soupçon ». Parce que le recours à l’arme nucléaire a, pour la première fois dans l’histoire de l’humanité, montré que l’espèce pouvait s’anéantir, lesécrivains sont davantage préoccupés par la situation de l’homme dans l’univers. Apparait le Nouveau Roman avec comme représentants Claude Simon, Butor, Sarraute, Duras, ou encore Théâtre de l’Absurde dont on peut citer Ionesco. Le poète Adorno se demandait comment, après une horreur humaine pareille, il était possible de créer des personnages avec une substance. Le personnage est dépersonnalisé enlittérature, c’est une crise de l’identité, il est parfois démuni de nom ( Kafka appelait son personnage principale par son initiale : K ). Cette crise du personnage rappelle les protagonistes de Fin de Partie qui n’ont pas d’existence individuelle ( ils sont interdépendants ) ni d’itentité propre. Il en est de même pour la spatio-temporalité, et la difficulté d’accès à l’oeuvre : la littérature des années50 aimait à perdre son lecteur.

Les influences de « Sam »

– Beckett, joueur d’échecs
. Les distractions favorites de « Sam » ont été les échecs et les mathématiques. Ainsi, la précision et l’exactitude du déplacement de Clov à l’ouverture de la pièce peuvent s’expliquent par cette fascination de Beckett pour la méticulosité :  » Fait six pas vers la fenêtre à droite (…) Trois pas versla fenêtre à gauche ( … ) Un pas vers la fenêtre à droite », etc… Enfin, Beckett était un joueur d’échecs, et l’on peut concevoir Fin de partie comme une partie d’échecs, dont Hamm, statique, serait le roi et Clov, très mobile, serait un pion.

– Univers littéraire de Beckett
Beckett était un lecteur de shopenhauer et Nietzsche. IL a également lu céline, voyage au bout de la nuit,livre qu’il considérait comme le meilleur roman de littérature française et anglaise. Ces lectures ont probablement nourri les goûts pessimistes de l’écrivain déjà prononcés. Dans les années 30 il s’était également passionné pour Rimbaud et a traduit plusieurs de ses poèmes : c’est peut être un signe chez Beckett d’une recherche de la novation radicale en art?

– L’influence appuyée de…