Commentaire composé joachim du bellay

Joachim Du Bellay, né en 1522 à Château du Liré et mort en 1560 à Paris, est un poète français. Sa vocation poétique lui vint lors de sa rencontre en 1547 avec Pierre De Ronsard qui est également un poète français et avec lequel il forma La Pléiade, un groupe de poètes auquel Du Bellay donna son manifeste Défense et illustration de la langue française. Il est également l’auteur de L’Olive, unrecueil de poèmes dans lesquels il célèbre une maîtresse imaginaire en s’inspirant de Pétrarque. Mais l’oeuvre pour laquelle il est le plus connnu est Les Regrets, qui est un recueil de 191 sonnets d’alexandrins, ce qui est une nouveauté pour l’époque. Le poème éudié est Ô beaux cheveux in Les Regrets qui mêle à la fois éléments du blason et du contre-blason. Nous verrons donc en quoi le poèteparvient à troubler le lecteur quant à la réelle apparence de la femme qu’il décrit. Pour ceci, nous travaillerons en deux axes ; dans un premier temps nous étudierons le poème tel que le lecteur le perçoit lors d’une première lecture, et dans un second temps, nous analyserons la deuxième lecture du poème qui se révèle être totalement différente.

I./ Une femme idéalisée par le poète ?

Uneprésence marquée

Par l’usage de la première personne du singulier, le poète marque une présence directe. On relève notamment au vers 14 « je ne vous ose aimer » et au vers 11 « je ne puis ». Dans ce dernier vers, on retrouve également un verbe modelisateur « pouvoir » qui là encore indique la présence directe du poète. Le vocabulaire subjectif est lui aussi très présent et souligne le point de vueengagé de Du Bellay. On peut citer par exemple l’adjectif « beaux » que l’on rerouve au vers 1 mais qui est réemployé à plusieurs reprises dans le poème, ainsi que « précieux » au vers 5 et « divines » au vers 13. On peut donc affirmer que le poète est omniprésent tout au long du poème.

Le Ô lyrique dans la vision de la femme

L’utilisation du Ô lyrique donne au poète la possibilité des’adresser directement aux parties du corps de la femme. Il permet un certain rapprochement entre le poète et celles-ci puisqu’il s’adresse à elles par le biais du tutoiement comme au vers 4 : « ô grand bouche […] retrousses tes deux bords ». Par ailleurs, le Ô est repris par l’anaphore en début de vers. Cette forme répétitive et lyrique donne un côté très idéalisé de cette femme et un rôle litaniqueau poème.

L’expression des sens du poète

Dans son poème, Du Bellay développe sa vision de la femme à travers un travail sur les perceptions. Le sens le plus développé est assurement la vue que l’on retrouve dès le premier vers avec la description de la chevelure argentée qui indique de la couleur des cheveux. Ce sens est repris quasiment à chaque description d’une partie du corps et onle retrouve notamment pour « face dorée » au vers 2, « yeux de cristal » au vers 3, « dents d’ébène » au vers 5. Un autre sens est un peu utilisé par le poète, le toucher. On le retrouve au vers 1 « retors » et au vers 13 « membres de glace » qui peut faire référence à la froideur.

Un blason ?

Tous ces éléments pourraientt faire référence à un blason courant. En effet, le poète s’adressedirectement à la femme, par le choix d’une énonciation directe. De plus, il établit cette relation par le biais de la synecdoque, qui consiste à décrire la femme via des parties du corps. La forme du sonnet en alexandrins conduit également à ce genre de réflexion puisque la forme poétique donne un côté très solennel et sérieux. De plus, de par la présence de la déification « Ô divines beautés !Pardonnez moi, de grâce » au vers 13, on comprend que le poète idéalise cette femme, qu’elle est sa déesse et que cet amour qui les unit est purement charnel et sensuel.
II./ L’ironie : un procédé largement utilisé dans le poème

Un portrait repoussant

En approfondissant le poème, on peut observer que Du Bellay parvient à donner l’impression d’une femme sensuelle et d’un amour charnel…