Tragédie classique

ORAL DE FRANÇAIS

Caractéristiques d’une tragédie classique.

a. Le respect des genres anciens
• L’ambition de la conformité : L’auteur classique ne cherche pas à surprendre par l’invention de genres nouveaux (comme ce sera le cas au XIXème avec le drame romantique). Il reprend donc les genres définis depuis l’Antiquité : la tragédie, la fable, la comédie.
Il ne vise pas non plus à réformerles idées (à la différence des auteurs du Siècle des Lumières qui suit), ni à bousculer ou libérer les mœurs. On comprend dès lors que les dramaturges reprennent des tragédies antiques comme RACINE le fait en s’inspirant d’EURIPIDE et de SÉNÈQUE.

Une application des théories d’ARISTOTE : La tragédie classique ne met en scène que de très hauts personnages (rois, reines…). Ceux-ciappartiennent à l’Histoire (Néron par exemple dans Britannicus) ou aux mythes de l’Antiquité comme pour Phèdre.

b. La vraisemblance
La tragédie racinienne se veut imitation de la nature dans ses aspects universels. Les faits doivent donc paraître vraisemblables aux spectateurs (il faut qu’il ait l’illusion qu’il assiste au déroulement d’une histoire réelle).

c. La règle de bienséance
Le soucide plaire est au cœur de l’esthétique classique : l’auteur se veut donc en harmonie avec la morale et les goûts de son public de manière à rencontrer son adhésion. La personne royale est, bien entendu, l’arbitre suprême du bon goût. S’instaure dès lors une règle tacite : celle des bienséances (= conduites en accord avec les usages). Il en existe de deux sortes.

• La bienséance dite « interne »: elle prescrit que le comportement des personnages doit être conforme à leur âge, à leur condition sociale, aux mœurs et aux coutumes de leur pays. C’est à la fois une question de logique et de vraisemblance. C’est sans doute dans cet esprit que RACINE choisit de ne pas « salir » Phèdre en la rendant directement responsable de la calomnie d’Hippolyte : c’est Oenone qui en est coupable.

Labienséance dite « externe » : elle vise à ne pas choquer la sensibilité ni les principes moraux du spectateur. Elle interdisait donc la représentation sur scène d’actes trop violents (meurtres, suicides…) et des allusions trop marquées à la sexualité, à la nourriture, à la vie du corps en général. Ainsi, les scènes trop violentes font l’objet d’un récit : dans Phèdre, la mort d’Hippolyte seraracontée.

La règle des trois unités

• L’unité de temps : la durée de l’histoire ne doit pas dépasser 24 heures. L’idéal est que la durée de l’histoire coïncide avec la durée du spectacle (3 heures environ) mais comme c’était rarement réalisable, on admettait qu’elle s’étende sur une journée. Au-delà, le décalage était trop grand et devenait préjudiciable à la vraisemblance.

• L’unité de lieu :le lieu devait être un lieu unique durant toute la pièce (pas de changements de lieu, donc pas d changements de décors). Les auteurs tragiques situent donc leur histoire dans un lieu qui peut être traversé par n’importe qui (le Roi mais aussi les valets, les confidents…) : il s’agit souvent de manière générale, du palais ou de l’antichambre.

L’unité d’action : elle n’est pas synonyme d’actionsimple mais implique que tous les fils de l’intrigue soient fortement tissés et que toute action (ou parole) d’un personnage ait une conséquence sur les autres. C’est donc un principe de cohérence : rien n’est gratuit, rien n’est superflu.

e) Le but de la tragédie classique : la catharsis
La tragédie classique prétend remplir une fonction morale, conforme ainsi au principe d’ARISTOTEappelé la catharsis. En montrant les conséquences ultimes et catastrophiques des passions, la tragédie purge l’âme du spectateur de ces mêmes passions et l’incite à ne pas imiter les héros tragiques. Le théâtre rendrait ainsi les hommes meilleurs…

2 – Les caractéristiques de la tragédie
Elle se distingue par :
• Le choix d’un sujet noble.
• Une action simple et grande. Racine écrit dans sa…