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Désirer permet-il d’atteindre le bonheur ?
Par définition, le désir est la tendance consciente vers un objet dont la possession ou l’usage est représenté comme source de satisfaction. Le mot désir vient du verbe latin desiderare (lui-même formé à partir de sidus qui signifie l’astre). Au sens strict, desiderare signifie « Cesser de contempler (L’astre) ». Cela veut-il dire que le désir n’estpas satisfait par le simple fait de « contempler » ? Cherche t-il à « obtenir » ce dernier ? Dans la langue Latine, désiderium renvoi d’abord au manque, à la parte ou à une absence. Il est donc souvent employer pour déplorer une perte ou regretter. En ce sens, on peut distinguer deux « issues » au désir ; la première est négative, car la personne qui ressent ce désir est alors en manque de «quelque chose ». La seconde quant à elle est positive mais n’apparait que beaucoup plus tard, car le désir provoque la recherche de l’obtention de ce que l’on désire. Par conséquent, le désir peut mener tantôt vers une situation de satisfaction, tantôt vers une situation d’insatisfaction. De plus, le désir repose sur une profonde ambiguïté, en effet le désir est toujours désir de quelque chose. Ce «quelque chose » nous manque et nous en avons besoin, qu’il soit vital ou non. La possession du désirable conduirait à la satisfaction, l’apaisement. Mais d’expérience nous savons qu’il n’en n’est pas ainsi car, une fois possédé, le désirable perd sa « désirabilité » (En d’autres termes, lorsque l’on obtient ce que l’on désirait celui-ci devient comme inintéressant). Sans manque, le désirs’éteindrait. Finalement, il ne peut s’éteindre qu’avec la mort. Le désir est involontaire, en effet, on ne décide pas de tomber amoureux par exemple. L’homme peut ainsi désirer ce qu’il ne veut pas, par exemple fumer une cigarette alors que je veux arrêter de fumer. Et inversement, l’homme peut vouloir ce qu’il ne désire pas, comme faire des études difficiles alors qu’il ne désire pas la difficulté. Le bonheurest un état durable contrairement au plaisir, qui lui est une impression agréable éphémère. Il semble, que les personnes heureuses ne connaissent donc pas le manque. On peut donc se demander si le désir est nécessaire à l’homme pour atteindre le bonheur ? Nous étudierons grâce à Spinoza, Freud, et Socrate les différents points de vue de ce sujet.
Dans un premier temps, Spinoza affirme que «Ledésir est l’essence même de l’homme, c’est à dire l’effort par lequel l’homme s’efforce de persévérer dans son être.» C’est-à-dire que sans le désir, l’homme n’est rien. Par conséquent il ne peut encore moins être heureux. En d’autres termes, tous les actes humains sont commis à cause du désir. Il n’existe aucun acte humain qui ne soit pas le résultat, l’effet d’un désir. Selon Spinoza, tous lesactes que les hommes font, résultent d’un désir. Le plus banale et gratuit des actes est en fait motivé par le désir. Néanmoins ce désir est vucomme précaire par Spinoza. Selon lui, l’homme désire car c’est un être finit et que, par conséquent, il est sujet à des manques. Il soutient donc que la sérénité absolue comme état de non désir est impossible.
Epicure, quant à lui considère le désir commeune condition nécessaire mais non suffisante au bonheur de l’homme. Il classe les désirs en deux catégories : Les désirs naturels et les désirs vains (non naturels). Dans les désirs naturels, se trouvent les désirs « nécessaires » (Bonheur, tranquillité du corps, nourriture) ainsi que les désirs « simplement naturels » (variation des plaisirs, recherche de l’agréable). Les désirs vains sontconstitués de désirs dits « artificiels » comme la richesse et « irréalisables » comme le désir d’immortalité. Pour Epicure, on recherche le désir en quête de bonheur, en évitant la douleur. Si on regarde encore plus loin, la satisfaction totale du désir est en elle-même impossible car le désir n’a de cesse que de se tourner vers de nouveaux « quelque chose à désirer ». Le désir se décline…