Antoine & cleopatre

En plein milieu de Paris, dans une salle de spectacle, une conversation animée résonnaient entre les murs. Depuis désormais plusieurs heures, les deux metteurs en scène de la pièce de théâtre la plusattendue de l’année entretenaient un discours de sourd. En effet, depuis le début de leur collaboration, les deux hommes étaient en complet désaccord quant à la direction qu’allait prendre la pièce.Tandis que Claude Bourgon voulait faire de la pièce une reconstitution exacte de l’époque romaine, Serge Cerrault jugeait bon de faire transparaître la puissance économique de l’empire romain àtravers des costumes nazi & soviétique.
– & pourquoi devrait-on faire comme tu l’entends ? s’indigna Claude, qui ne comptait en aucun cas céder devant son collègue.
– Je te l’ai répété maintes & maintesfois ! soupira Serge, fatigué de cette querelle qui les empêchait d’avancer dans leur travail.
– Imagines tu une seule seconde l’expression des spectateurs, ainsi que leur incompréhension, en voyantarriver sur scène une cléopâtre habillée en soviétique, & un Jules César vêtu en Adolf Hitler ?
– Mon idée est innovatrice, répéta Serge, qui ne comptait pas changer d’avis. Vois tu, à travers cescostumes & cette ambiance originale, je voudrais faire comprendre aux gens la puissance économique que réprésentait Jules César & son assemblée à cette époque. Je voudrais faire de cette pièce quelquechose que les gens n’auraient jamais vu auparavant !
– Si ma mémoire est bonne, ta  » fabuleuse idée  » n’est pas si nouvelle que tu voudrais me le faire croire. Au cas où tu ne le saurais pas, LarsUlrich Mortensen, en 2005, a déjà mis en scène l’opéra d’Haendel de cette façon. &, pour l’avoir déjà visionné, je peux te dire que j’ai trouvé cela d’un ridicule. Toute l’authenticité de la pièce avaitdisparu, & chaque partie du décor était sous entendu. Utiliser un vulgaire escalier afin de suggérer le trône ! Quelle idée étrange, continua d’argumenter Claude, sous les yeux désespérés de Serge,…