Autre
Adil Boulghallat Projet de thèse
La notion de patrimoine ne cesse de s’élargir, connaissant une extension quasi-illimitée. Il devient donc nécessitaire de redéfinir celle-ci.
Il est désormais convenu de distinguer le patrimoine matériel (tangible) de celui immatériel (intangible). Mais enréalité, le patrimoine immatériel occupe de plus en plus une place de choix dans la planification de l’UNESCO, en général, qui a pour but de sensibiliser les nations à protéger leur diversité culturelle et de les aider à élaborer des projets de sauvegarde et de préservation de cette catégorie du patrimoine (cf. La Convention pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel adoptée en 2003 à Seoul).Comme le définit cette convention on entend par « patrimoine culturel immatériel », « les pratiques, représentations et expressions, les connaissances et savoir-faire que les communautés et les groupes et, dans certains cas, les individus, reconnaissent comme partie intégrante de leur patrimoine culturel » Ledit patrimoine, appelé parfois « patrimoine culturel vivant », concerne les domainessuivants :
• Les traditions et expressions orales, y compris la langue en tant que véhicule du patrimoine culturel immatériel ;
• Les arts du spectacle ;
• Les pratiques sociales, rituels et événements festifs ;
• Les connaissances et pratiques concernant la nature et l’univers ;
• Les savoir-faire liés à l’artisanat traditionnel. [20e Conférence générale de l’ICOM (Vol. 57, n°4 : 2003 :Séoul Rép. de Corée). Musées et patrimoine immatériel. Nouvelles de l’ICOM, Lettre du conseil international des musées. Paris. ICOM. 2004].
De même, les pays du Sud, où l’on note une richesse particulière de leur patrimoine immatériel, commencent à en valoriser les différentes composantes. Parmi ces pays, on trouve le Maroc, lequel s’est rendu compte que son patrimoine immatériel est l’une desmatières premières de son développement économique.
Pour ce faire, les musées, qui jouent un rôle actif dans la conservation du patrimoine matériel, se sont engagés dans la valorisation, la préservation et la transmission du patrimoine culturel immatériel. Ces institutions doivent découvrir des moyens qui favorisent la sauvegarde de ce patrimoine, notamment, par des présentations réelles ouvirtuelles. Les bases de données et les ressources d’information sont, elles aussi, en mesure de jouer un rôle actif dans la sauvegarde de cette catégorie du patrimoine. Concrètement, le premier rôle du musée est de faire connaître le patrimoine culturel, et ce à travers des moyens qui favorisent une meilleure connaissance de l’objet, mais aussi à dévoiler au public les aspects immatériels du patrimoinetels que l’audiovisuel. Autrement dit, dans une exposition on est amené à présenter le patrimoine vivant mais, en particulier, on est sollicité à vulgariser celui qui est en voie de disparition afin de le perpétuer et de le transmettre aux générations futures. De cette manière, le musée sera en mesure de préserver l’identité culturelle des sociétés au sein de ce contexte mondialisé en rapideévolution.
Toutefois, il est à préciser que le patrimoine immatériel englobe tout à la fois celui culturel et naturel. Désormais, ces deux types font l’objet d’études menées par les musées, après une période où ceux-ci furent limités à la conservation et la valorisation des biens matériels.
Ce que nous pouvons dire, c’est que la notion de patrimoine est large car nombre de définitions et de concepts -liés en particulier au patrimoine culturel immatériel – peuvent être rencontrés d’une culture à une autre, en raison même de la diversité culturelle. De ce fait, les musées ont pour mission de préserver les processus de changement et de mutation. Il est d’ailleurs remarquable que le concept de bien culturel est en pleine évolution, passant du visible à l’invisible.
Les musées devraient…