Beckett

Séance 1 – Entrée dans l’oeuvre

I/ Réactions, particularités de lecture, premières hypothèses de sens

1) Réactions diverses : particularités repérées
x Importance des didascalies : 30% du texte
x 1 seul acte, pas de subdivision en scènes
x Il n’y a pas d’intrigue : Clov répète qu’il va quitter Hamm ; Hamm qu’il veut son calmant
x Les conversations semblent absurdes, dépourvues deprogression logique. Il est difficile d’en faire un résumé clair. On a l’impression qu’à la fin, la pièce peut recommencer
-> Réaction de Clément : La pièce a des aspects comiques, notamment par le langage, les échanges et la situation.

2) Lieux et personnages
Ça se passe dans un univers clos, un huis clos (huis = porte), le « refuge » p.15. Huis clos entre les 4 personnages singuliers.L’extérieur apparaît complètement détruit, dévaster.
Hamm : Vieil homme aveugle et paralysé. Il se comporte en tyran avec Clov et ses propres parents, peut-être parce qu’il a peur d’être seul.
Clov : Fils adoptif de Hamm mais plus ou moins son esclave. Il a des problèmes de déplacement lui aussi
Nagg & Nell : Ce sont les parents de Hamm. Ils vivent dans des poubelles. Nell meurt dans la pièce. Ils sontcil de jatte à cause d’un accident de tandem (p.29)
-> Les personnages sont improbables, irréalistes. On assiste à un univers en total dégradation et décomposition, aussi bien au niveau du décor que des personnages.

3) Des hypothèses sur ce que veut représenter Beckett
x Un nouveau théâtre qui ‘casse’ les codes du genre théâtral ?
x Individus confrontés à leur néant ; la misère de l’hommesans Dieu. Cf. Pascal, mais Pascal avait l’espoir que Dieu existe, or ce n’est pas le cas chez Beckett, car ça se passe après la 2nde Guerre Mondiale. « Le salaud ! Il n’existe pas ! » p.74. L’homme est tout seul pour trouver un sens à sa vie ; ici, il n’y en a pas. C’est une vision profondément pessimiste de la condition humaine
x Dégradation des personnages et du monde : une vision des hommes etdu monde après la 2nde Guerre Mondiale ?

4) Le titre : Fin de partie
x Fin d’une pièce de théâtre ? Référence au spectacle
x Fin de la vie humaine ? Attente de la mort, dernière ‘ligne droite’ avant la mort
x Le néant de l’existence
x La vie s’écoule inexorablement. Clov, p.26 : « Quelque chose suit son cours » ; Hamm, p.27 : « ça avance » ; Hamm, p.109 : « Instants nuls, toujours nuls,mais qui font le compte, que le compte y est, et l’histoire close ». Il représente la vie par « les cent mille derniers quarts d’heures » : la naissance, c’est le début de la mort, le début de la fin.
P.89 : « La fin dans le commencement et cependant on continue » : vie humaine représenter comme un sursis ; « vous êtes sur terre, c’est sans remède » : il n’y a pas d’issus. C’est une réflexionmétaphysique
x Fin de la relation entre Clov et Hamm ?

II/ Lecture analytique de L’exposition : ouverture de la pièce jusqu’à la page 14, « à moi de jouer »

1) Une exposition paradoxale (inhabituelle)
a- L’ouverture de la pièce ne correspond pas aux attentes de la scène d’exposition traditionnelle
La scène d’exposition classique sert normalement à présenter les personnages, où sa se passeet quand ça se passe. Mais ces informations habituelles ne sont pas apportées ici.
On a un début ‘in mediares’ : en latin, ça veut dire ‘au milieu de chose’. On surprend quelque chose en cours, mais ce n’est ni une intrigue ni la naissance d’un conflit

b- Les didascalies envahissent le texte théâtral
Il y’a la très longue didascalie initiale (elle fait 3 pages), ainsi que celle à la p.14. Ily’en a même à l’intérieur des répliques.
Dans la didascalie initiale, il y’a des paragraphes espacés qui décrivent le décor, les personnages. Et ça devient beaucoup plus condensé, une masse de texte qui décrit les actions de Clov.
Du point de vue de la représentation, la didascalie va provoquer une longue attente pour le spectateur ce qui va attisé sa curiosité, mais aussi provoquer une…