Bérénice acte iv scène 5

Bérénice Racine

Jean Racine est un auteur du XVIIème. Il publie en 1670 une tragédie « Bérénice ». Titus, qui vient d’accéder à l’empire, et Bérénice, reine de Palestine sont amoureux. Mais les lois romaines s’opposent à ce mariage car Bérénice est étrangère. Titus doit donc la renvoyer lors d’une scène d’adieux. Le passage que nous allons étudier est un extrait de l’acte IV scène 5 decette pièce de théâtre et plus précisément de cette scène d’adieux. Dans un premier temps, nous verrons les arguments de Bérénice puis nous nous intéresserons au personnage de Titus et nous verrons enfin que cette scène est une scène pathétique.

I. Les arguments de Bérénice

a. Plan des sentiments

Tout d’abord, Bérénice à recours aux sentiments pour persuader Titus. Du vers 5à 12, on a le registre de la colère, de la violence. Cette colère est pleine de douleur : elle fait semblant de céder à l’ordre de Titus ce qui souligne la cruauté de l’ordre donné. On remarque un vocabulaire qui manifeste l’agressivité, l’insulte : « habituel », «cruel ». De plus, la répétition du mot « bouche » exprime le sarcasme et la colère. Enfin, il y a une hyperbole « mille serments »prolongé par un enjambement ce qui montre encore la colère du personnage. A partir du vers 13, le registre devient plaintif. : le mot « cruel » est appliqué a un adieu pour jamais. Il y a un appel à la pitié. Il y a ensuite une reprise de la colère au vers 21. On remarque le changement de personne (3ème) qui marque un détachement, un éloignement. Il y a donc un déluge de violence et de colère puis unepause avec un registre plaintif et enfin la reprise de la colère au vers 21.

b. Plan de la raison.

Dans ce passage, Bérénice fait aussi appel à la raison. Du vers 28 à 31, elle propose à Titus une liaison secrète. Cette proposition montre qu’elle est prête à vivre dans l’ombre de son amant pour vivre avec lui. De plus, elle lui coupe la parole ce qui montre la violence, la vivacité de saréaction. Elle ne le laisse pas dire ce qu’il à a dire. Il y a une idée de vitalité : cet amour semble vital « air ». Elle ne pense pas aux conséquences : elle dédramatise la situation. La répétition de l’expression « eh bien » montre l’évidence te l’impatience du personnage. Enfin Bérénice à recours aux questions rhétoriques qui sont une façon pour elle d’amoindrir.

Bérénice a recours auxsentiments ce qui semble normal pour une héroïne tragique amoureuse mais en même temps à la raison. C’est donc un personnage complexe ambigu et calculateur.

II. Titus

Titus est partagé entre les droits de Rome et ses propres intérêts. Il est face à un dilemme en tant que héros tragique entre le devoir (Rome) ou l’amour (Bérénice).

a. Un homme faible et déchiré :Tout d’abord, il parle moins que Bérénice qui lui coupe la parole au vers 27 ce qui montre que le personnage fort de la scène est Bérénice. De plus, c’est un personnage passif : il subit l’événement mais il ne prend pas d’initiatives. En effet, il est toujours sur la défensive : il répond aux attaques de Bérénice mais, n’attaque jamais. Titus rebondit sur les propres mots de Bérénice (vers23/24 49/50). Les interrogations de la réplique finale montre qu’il na sait pas ce qu’il va faire : il a peur de la réaction du peuple et se pose dès questions. On est plus dans le domaine de la plainte, de l’élégie que celui de l’argumentation. Enfin au vers 32, il cède, il est presque près a accepter ce qui nous montre encore sa faiblesse.

b. Un empereur plein de grandeurTitus est avant tout présenté comme un homme politique. Il met en avant les nécessités de l’état « il faut régner » vers 40. Il apparaît comme un grand homme d’état. De plus, il souligne la gravité de la situation grâce à une gradation (murmure puis cris puis sang). Il ne pense pas qu’à lui en tant qu’homme mais pense à son peuple en tant qu’empereur. Il apparaît au vers 48 comme un roi noble…