Bonheur et plaisir
Pour définir le bonheur, nous pouvons partir de la définition qu’en donne Aristote dans Ethique à Nicomaque, I, 5 (cf. cours Etat) : lebonheur est le Souverain Bien, ce en vue de quoi nous faisons tout ce que nous faisons. Il est le but ultime de toutes nos actions, qui ne sertde moyen pour aucune fin ou bien ultérieur(e). Il est donc encore une fin parfaite, qui n’est jamais moyen pour autre chose. On ne veut pasêtre heureux pour autre chose que le bonheur lui-même.
NB : l’expression de « Souverain Bien » est une expression utilisée par lesphilosophes de l’antiquité. Elle appartient au domaine de la morale. La morale antique s’interrogeait sur les fins que l’homme doit se proposer,sur la vie bonne, idéale (elle s’occupe du problème d’une vie digne d’être vécue). La doctrine selon laquelle le bonheur est le bien suprêmede l’homme se nomme l’ « eudémonisme » (de « eudaimon »), bonheur. On nomme hédonisme la doctrine pour laquelle ce qui est premier est leplaisir.
C’est-à-dire : ce en vue de quoi nous agissons, est-ce le plaisir? L’homme tend-il par-dessus tout au plaisir? Et réalise-t-il sanature humaine dans la satisfaction de tous les plaisirs? Pour répondre à cette question, il convient de déterminer les caractéristiques dechacun des deux termes en présence (le bonheur, le plaisir) ; nous pourrons ainsi savoir ce qui les différencie mais aussi ce qui leur est commun.