Brevet blanc

1 Faire une biographie complète de Victor Hugo. (Pas de copier coller !!)
2 Trouver et me parler rapidement en un petit résumé des trois œuvres les plus connues de Victor Hugo concernant la peine de mort.
3 Lire les deux documents ci-dessous.
A lire

Victor Hugo
« Le dernier jour d’un condamné »

(extrait)
Elle était fraîche, elle était rose, elle a de grands yeux, elle estbelle !
On lui a mis une petite robe qui lui va bien.
Je l’ai prise, je l’ai enlevée dans mes bras, je l’ai assise sur mes genoux, je l’ai baisée sur ses cheveux.
Pourquoi pas avec sa mère ? – Sa mère est malade, sa grand-mère aussi. C’est bien.
Elle me regardait avec un air étonné ; caressée, embrassée, dévorée de baisers et se laissant faire ; mais jetant de temps en temps uncoup d’œil inquiet sur sa bonne, qui pleurait dans le coin.
Enfin j’ai pu parler.
– Marie ! ai-je dit, ma petite Marie !
Je la serrais violemment contre ma poitrine enflée de sanglots. Elle a poussé un petit cri.
– Oh ! Vous me faites mal, monsieur, m’a-t-elle dit.
Monsieur ! Il y a bientôt un an qu’elle ne m’a vu, la pauvre enfant. Elle m’a oublié, visage, parole, accent ;et puis, qui me reconnaîtrait avec cette barbe, ces habits et cette pâleur ? Quoi ! déjà effacé de cette mémoire, la seule où j’eusse voulu vivre ! Quoi ! déjà plus de père ! être condamné à ne plus entendre ce mot, ce mot de la langue des enfants, si doux qu’il ne peut rester dans celle des hommes : « papa » !
Et pourtant l’entendre de cette bouche, encore une fois, une seule fois, voilàtout ce que j’eusse demandé pour les quarante ans de vie qu’on me prend.
– Écoute, Marie, lui ai-je dit en joignant ses deux petites mains dans les miennes, est-ce que tu ne me connais point ?
Elle m’a regardé avec ses beaux yeux, et a répondu :
– Ah bien non !
– Regarde bien, ai-je répété. Comment, tu ne sais pas qui je suis ?
– Si, a-t-elle dit. Un monsieur.Hélas ! n’aimer ardemment qu’un seul être au monde, l’aimer de tout son amour, et l’avoir devant soi, qui vous voit et vous regarde, vous parle et vous répond, et ne vous connaît pas ! Ne vouloir de consolation que de lui, et qu’il soit le seul qui ne sache pas qu’il vous en faut parce que vous allez mourir !
– Marie, ai-je repris, as-tu un papa ?
– Oui, monsieur, a ditl’enfant.
– Eh bien, où est-il ?
Elle a levé ses grands yeux étonnés.
– Ah ! vous ne savez donc pas ? Il est mort.
Puis elle a crié ; j’avais failli la laisser tomber.
– Mort ! disais-je. Marie, sais-tu ce que c’est qu’être mort ?
– Oui, monsieur, a-t-elle répondu. Il est dans la terre et dans le ciel.
Elle a continué d’elle-même :
– Je prie le bon Dieupour lui matin et soir sur les genoux de maman.
Je l’ai baisée au front.
– Marie, dis-moi ta prière.
– Je ne peux pas, monsieur. Une prière, cela ne se dit pas dans le jour.
Venez ce soir dans ma maison ; je la dirai.
C’était assez de cela. Je l’ai interrompue.
– Marie, c’est moi qui suis ton papa.
– Ah ! m’a-t-elle dit.
J’ai ajouté : – Veux-tu que je soiston papa ?
L’enfant s’est détournée.
– Non, mon papa était bien plus beau.
Je l’ai couverte de baisers et de larmes. Elle a cherché à se dégager de mes bras en criant :
– Vous me faites mal avec votre barbe.
Alors, je l’ai replacée sur mes genoux, en la couvant des yeux, et puis je l’ai questionnée.
– Marie, sais-tu lire ?
– Oui, a-t-elle répondu. Je saislire. Maman me fait lire mes lettres.
– Voyons, lis un peu, lui ai-je dit en lui montrant un papier qu’elle tenait chiffonné dans une de ses petites mains.
Elle a hoché sa jolie tête.
– Ah bien ! je ne sais lire que des fables.
– Essaie toujours. Voyons, lis.
Elle a déployé le papier, et s’est mise à épeler avec son doigt :
– A, R, ar, R, E, T, rêt, arrêt……