Candide
Le conte philosophique Candide (1759) est l’ouvrage le plus connu de Voltaire, le grand philosophe français du XVIIIème siècle. L’auteur déjà âgé de 65 ans nous présente untableau du monde de son époque par l’intermédiaire d’un jeune héros que ses voyages amènent à jeter un regard innocent sur les situations les plus dramatiques de son temps. Le genredu conte philosophique allié à celui du roman d’aventure permet de présenter de manière vivante une partie des réflexions qui se trouvaient développées sous une forme plusthéorique dans l’Encyclopédie de façon à favoriser leur vulgarisation. L’ouverture du conte est révélatrice de cette méthode et nous analyserons successivement dans ce passage leséléments qui relèvent du conte puis la manière dont l’auteur les utilise pour dresser une satire de la noblesse et d’une certaine conception de la philosophie.
Dans le roman lesous-titre « l’Optimisme » a différents sens. L’optimisme est d’une part la philosophie de Pangloss « que tout est au mieux dans le meilleur des mondes possibles. » Candide va mettre enquestion cette philosophie à cause de ses expériences lors de son voyage, qui démontrent le contraire. D’autre part, il y a les personnages du roman qui restent positifs(excepté de Martin) quoi qu’ils expérimentent (viols, blessés, morts, guerres, vols, …).
A l’origine, Candide est un bâtard malgré ses qualités nettement supérieures à celles de sonentourage. S’il vit en marge de la société, cela est dû aux préjugés de sa mère qui a refusé d’épouser le père de son enfant, un bon et honnête gentillomme dont l’arbre généalogiquen’était pas assez prestigieux. Les allemands sont en effet considérés par Voltaire comme le peuple chez lequel les préjugés nobiliaires sont le plus fortement ancrés.