Chomage
Le libéralisme et le chômage
Introduction : – rappel : comment définit-on le chômage ? – l’évolution récente du chômage I)Les explications libérales du chômage 1 Le chômage volontaire : A.C.Pigou 2 Le chômage de rigidité 3 La réponse de Keynes : le chômage involontaire II) Les politiques anti-chômage selon les libéraux 1 Le taux de chômage naturel 2 La lutte contre le chômage volontaire : le «Job search » 3 la flexibilité de l’emploi Conclusion : un modèle alternatif : la flexsécurité au Danemark
Rappel : comment définit-on le chômage ? Il existe une définition commune du chômage : un chômeur doit présenter 3 caractéristiques : – Il doit être sans emploi – Il doit être disponible pour occuper un emploi – Il doit rechercher un emploi En France deux organismes comptabilisent leschômeurs : L’INSEE, qui utilise les critères du Bureau International du Travail, pour pouvoir comparer les chiffres sur le plan international. Le taux de chômage est calculé selon les critères du BIT. L’ANPE, qui publie chaque mois les Demandes d’Emplois en Fin de Mois. Ces demandes sont ventilées dans 8 catégories, et seules les DEFM de la catégorie 1 constituent le chiffre « officiel » du chômage. Leschiffres officiels sont calculés en données corrigées des variations saisonnières (cvs).
I) Les explications libérales du chômage 1 Le chômage volontaire : A.C.Pigou Arthur Cecil Pigou (1877-1959) est célèbre pour avoir écrit « le
seul compte rendu détaillé qui existe de la théorie classique du chômage ». Cet hommage lui est rendu par …..Keynes, qui
fut à la fois son condisciple(élèves de Marshall à Cambridge), son ami, et son adversaire théorique le plus acharné. L’ouvrage de Pigou : « La théorie du chômage » (1933) La théorie de Pigou repose sur une idée simple : « s’il n’y avait
ni friction ni immobilité, mais concurrence parfaite entre salariés, la flexibilité des salaires ferait que pratiquement toute la main d’œuvre disponible serait toujours employée »
En clair, sichacun accepte le prix du marché, le chômage et la pénurie de main d’œuvre sont impossibles, sauf s’ils sont volontaires.
La démonstration du chômage impossible selon Pigou
Niveau des salaires
Chômage
Offre de travail : salariés
S+
S*
SDemande de travail : entreprises Nombre d’emplois
D- O-
T*
D+ O+ Pénurie de MO
Il existe donc un prix d’équilibre (S*) qui assure unequantité d’équilibre. A ce prix tout salarié qui accepte de travailler au prix du marché trouvera effectivement un emploi, et toute entreprise qui accepte d’embaucher à ce prix trouvera un employé. Le chômage comme la pénurie de main d’œuvre sont donc théoriquement impossibles. Les chômeurs, selon Pigou, sont ceux qui n’acceptent pas les conditions salariales du marché. Le chômage est doncvolontaire. Ils sont aidés dans leur refus par le rôle des syndicats qui les encouragent à demander des salaires plus élevés, et surtout par le rôles des aides sociales et des indemnisations qui leur permettent de refuser de travailler à ce prix. Il faut remarquer que pour les libéraux, les travailleurs ont le droit de refuser les conditions salariales en vigueur. Mais ils n’ont pas le droit de fairesupporter ce choix à la collectivité.
2 Le chômage de rigidité Pour tous les libéraux, le chômage devrait donc se résorber de lui-même, si on laisse faire le marché du travail. S’il ne se résorbe pas, c’est qu’il existe des rigidités. Elles sont de deux natures un peu différentes : – les rigidités du coût du travail (c’est-à-dire du salaire brut + les cotisations sociales patronales). Le coût dutravail est trop élevé et ne diminue pas, du fait de l’existence d’un salaire minimum, de cotisations lourdes et obligatoires, des résistances syndicales (qui en défendant les travailleurs « du dedans » (insiders) pénalisent ceux qui attendent dehors un emploi (outsiders)). Il faut rappeler que pour les vrais libéraux, cette rigidité est également vraie pour l’adaptation des salaires à la…