Citations

[990 :] La tâche de montrer les merveilles de la nature et la sagesse de son auteur est impossible surtout pour montrer l’harmonie et l’accord de l’ensemble, la génération des corps vivants et l’ordre des espèces (lecture de Nieuwentyt) (67)

[991 :] Tous les êtres dans l’univers sont à la fois fins et moyens les uns par rapport aux autres. Cette harmonie ne peut être fortuite et pousse àconcevoir une intelligence qui l’ordonne. (67-68)

[992 :] Le monde est gouverné par une volonté puissante et sage. Encore beaucoup de questions en attente (monde éternel ou créé ? un ou plusieurs principes des choses ? nature de ce monde ?). (68)

[993 :] Cette intelligence unique, cet être qui veut et qui peut, cet être actif qui meut l’univers et ordonne toutes choses, je l’appelle Dieu :intelligence, puissance, volonté mais aussi bonté. Je le vois partout mais il échappe à mon entendement. (68-69)

[994 :] Je ne raisonnerai jamais sur Dieu que pour définir le sentiment de ses rapports avec moi. « Ce qu’il y a de plus injurieux à la Divinité n’est pas de n’y point penser, mais d’en MAL penser. » (69)

[995 :] L’homme est au premier rang dans l’ordre des choses que la Divinitégouverne : c’est le plus à même de joindre le sentiment de l’existence commune à celui de son existence individuelle. (69)

[996 :] L’homme est le roi de la terre qu’il habite. Il dompte les animaux et contemple l’univers (dénonciation d’Helvétius qui ramène l’homme au niveau de l’animal). (69-70)

[997 :] Pour moi qui n’ai aucun parti à défendre et qui suis content de la place où Dieu m’a mis, jene vois rien de meilleur que mon espèce et n’en choisirai pas une autre. (70)

[998 :] Sentiment de reconnaissance et de bénédiction pour l’auteur de mon espèce et hommage à la Divinité. Un culte qui n’a pas besoin d’être enseigné : dicté par la nature elle-même. (70)

[999 :] Le tableau de la nature n’offre qu’harmonie et proportions ; celui du genre humain n’offre que confusion et désordre.Qu’est devenu le pouvoir de Dieu ? « Je vois LE MAL sur la terre. » (70-71)

[1000 :]Deux principes distincts sur la nature de l’homme : l’un qui l’élève vers le beau, le bien et le juste, l’autre qui le rabaisse aux sens et aux passions. L’homme est double, à la fois esclave et libre. « Non, l’homme n’est point un : je veux et je ne veux pas, je me sens à la fois esclave et libre ; je vois LEBIEN, je l’aime, et je fais LE MAL ; je suis actif quand j’écoute la raison, passif quand mes passions m’entraînent ; et mon pire tourment quand je succombe est de sentir que j’ai pu résister. » (71)

[1001 :] Qu’on me démontre que l’homme n’est qu’une seule substance. (71)

[1002 :] Substance : être doué de quelques qualités primitives. Si ces qualités s’excluent, il faut concevoir plusieurssubstances. Critique des philosophes qui prêtent des sentiments aux arbres et aux rochers (Locke). (71-72)

[1003 :] Exemple du sourd qui ne peut concevoir l’existence du son parce qu’il n’entend pas. (72-73)

[1004 :] Les matérialistes semblables à ce sourd qui n’entendent pas la voix intérieure qui leur dit que la machine ne pense pas. (73)

[1005 :] Nul être matériel n’est actif parlui-même et moi, je le suis. Ma volonté est indépendante de mes sens. (73)

[1006 :] La même cause détermine ma volonté et mon jugement. « Il choisit le bon comme il a jugé le vrai ; s’il juge faux, il choisit MAL. » Son jugement détermine sa volonté et sa faculté intelligente détermine son jugement. (74)

[1007 :] Je ne suis pas libre de vouloir mon mal mais ma liberté consiste à ne vouloir que cequi me convient. Ne suis-je pas mon maître ? « Sans doute je ne suis pas libre de ne pas vouloir mon propre BIEN, je ne suis pas libre de vouloir mon MAL ; mais ma liberté consiste en cela même que je ne puis vouloir que ce qui m’est convenable, ou que j’estime tel, sans que rien d’étranger à moi me détermine. S’ensuit-il que je ne sois pas mon maître, parce que je ne suis pas le maître d’être un…