Commentaire charleroi
– Une ivresse de sensation brutale
Le texte est constitué d’un ensemble de sensation que l’absence du narrateur rend encore plus brutale. Les sensations visuelles reposent d’abord sur deuxcouleurs contrastées et franches: le noir de l’herbe et le rouge des forges. C’est donc une scène de nuit, sans repères, un univers angoissant dont la lueur de la lune est absente. Les sensations sontsoudaines et brusques, le buisson qui « gifle l’oeil » se comprend comme une marche dans une nature hostile ou comme une vision rapide du buisson qui frappe l’oeil.
Les sensation auditives sont ellesaussi particulièrement aggressives, brusque et violentes, « des gares tonnent » et « l’avoine siffle ». Les bruits de l’industrie qui émanent des usines sont violents, on entend le « cris des métaux » dansles forges.
Les sensations olfactives sont présentes dans 4 strophes sur 7. Elles paraissent obsédantes et étranges. Par deux fois se pose la question de la nature des odeurs « Qu’est ce quec’est », « on sent quoi ». L’exclamation « Oh!votre haleine » et la « sueur humaine » soulignent l’intensité nauséabonde des odeurs.
Sous cette avalanche de visions et d’odeurs hostiles des environs deCharleroi, le voyageur sort assourdi, étourdi sous ce chaos de sensations fulgurantes.
II- La poésie impressioniste
Dans le poème Charleroi apparaît le carctère impressioniste, une technique analogue àla technique picturale consistant à cueillir les éléments du décor en une série de notations superposées. En recourant au tétrasyllabes qui hâche les strophes, en employant les K qui craquent, les Ret les G qui grondent, Verlaine rend compte de merveilleuse façon du tressautement du train et des bruits des forges dans les 4 vers: « Plutôt des bouges, que de maisons, quels horizons, de forgesrouges »
Conclusion:
En nous plongeant dans les ténèbres dès le premiers vers « dans l’herbe noire », Charleroi pourrait se définir comme un poème du sursaut et de l’imprévisible, de la peur du…