Commentaire d’un roi sans divertissement
Un roi sans divertissement a été écrit par Giono en 1947. Ce roman, qui se situe dans le courant de l’absurde de la seconde partie du 20ème siècle, raconte l’histoire de Langlois, un gendarme d’un village des Alpes qui arrêta le meurtrier qui y sévit entre 1843 et 1845. Jean Giono écrivit des romans qui se situaient dans le cadre du monde paysan provençal, c’est ainsi que Un roi sansdivertissement fut également placé dans ce cadre-ci. Frôlant l’absurde, et l’exagération cet extrait de la fin du roman est très inattendu. Par quels procédés, Giono met-il en évidence l’absurde présent dans la fin de ce roman ? Nous allons tout d’abord abordés l’histoire de la décapitation de l’oie, ensuite nous parlerons de la mort absurde de Langlois.
La fin de ce roman est assez inattendue, etsurtout absurde. En effet, ce passage nous décrit tout d’abord la décapitation d’une oie. Anselmie rapporte à Saucisse ce que lui à demander Langlois, c’est-à-dire de décapiter une oie. Le style d’écriture est un style familier. Les mauvais accords de temps, et les fautes de tournure de phrase accentuent le fait qu’Anselmie est une femme qualifiée de « bête ». Voici quelques exemples d’erreurs deconjugaison : « J’y ai dit » au lieu de « je lui ai dit », « J’y dis » au lieu de « J’ai dis » ou encore « j’y ai donné » au lieu de « je lui ai donné l’oie ». Tout ceci, met en évidence l’ironie de ce texte, et montre au lecteur la stupidité dont fait preuve la paysanne. Après avoir dégagé le style d’écriture, nous allons nous attarder sur la « décapitation de l’oie ». Quand Anselmie coupe latête de l’oie, Langlois reste à l’écart ce qui nous démontre que ce n’est pas la mort de l’oie qui l’intéresse mais quelque chose d’autre : « Et Langlois, qu’est-ce qu’il faisait ? – Se tenait à l’écart » .Nous pouvons voir également que Langlois a toute autorité sur Anselmie, car il lui donne des ordres : « Donne » ; « Tiens la voilà. Et va t-en ». Giono joue beaucoup sur les mots, et sur la formed’écriture. Il change fréquemment de narrateur. Tantôt Anselmie qui parle, puis Anselmie qui rapporte des paroles, pour ensuite passer à un autre narrateur non présent. Ce style d’écriture changeant donne l’impression d’une énorme distance, d’un malentendu entre le héros et son entourage, d’un signe évident de sa solitude. C’est également sous le regard d’Anselmie qui bornée, nous raconte lafascination de Langlois pour le sang dans la neige. Ceci donne un aspect sanglant, et dangereux à Langlois. Quel homme pourrait-être fasciné par le sang, à part un monstre ? Cette fascination est réellement accentuée par Anselmie : « Il était toujours au même endroit. Planté. Il regardait à ses pieds le sang de l’oie ». Ceci montre bien la fascination de Langlois, qui reste « planté » dans le froidà contempler du sang. Nous pouvons croire, que ceci lui rappelle une précédente affaire dont il a été l’enquêteur : celle du meurtrier fasciné par le sang sur la neige. Voir le sang sur cette neige doit raviver des souvenirs lointains, et perturber Langlois. Cette fascination, cette contemplation annonce finement, la folie qui guette alors Langlois. Celui-ci rentra chez lui, après avoir observéce sang : « Il tint le coup jusqu’après la soupe ». La folie, qui va le conduire à se suicider, arrive progressivement. C’est ce que nous allons analyser dans une seconde partie, qui traitera exclusivement de la mort absurde de Langlois.
Précédemment nous avons abordé, la folie qui guette Langlois progressivement. Nous allons tout d’abord parler de l’ennui profond de celui-ci. En effet,cette distance présente entre Langlois et ces proches est très marquée. Il est comme absent du monde réel. De plus, le meurtrier tuait ces victimes pour se divertir de « l’ennui profond et existentiel qui le ronge », nous pouvons alors nous demander si le héros ne s’identifie pas à cet assassin. En effet, le fait que Langlois est tout d’un coup fasciné par du sang, est très bizarre. La routine…