Commentaire la curée

Commentaire français :
Zola, La Curée, 1871, chapitre 1 :

À cette heure, des globes de verre dépoli éclairaient les feuillages de nappes laiteuses. Des statues, des têtes de femme dont le cou se renversait, gonflé de rires, blanchissaient au fond des massifs, avec des taches d’ombres qui tordaient leurs rires fous. Dans l’eau épaisse et dormante du bassin, d’étranges rayons se jouaient,éclairant des formes vagues, des masses glauques, pareilles à des ébauches de monstres. Sur les feuilles lisses du Ravenala, sur les éventails vernis des Lataniers, un flot de lueurs blanches coulait ; tandis que, de la dentelle des Fougères, tombaient en pluie fine des gouttes de clarté. En haut, brillaient des reflets de vitre, entre les têtes sombres des hauts Palmiers. Puis, tout autour, du noirs’entassait ; les berceaux, avec leurs draperies de lianes, se noyaient dans les ténèbres, ainsi que des nids de reptiles endormis.
Et sous la lumière vive, Renée songeait, en regardant de loin Louise et Maxime. Ce n’était plus la rêverie flottante, la grise tentation du crépuscule, dans les allées fraîches du Bois. Ses pensées n’étaient plus bercées et endormies par le trot de ses chevaux, le longdes gazons mondains, des taillis où les familles bourgeoises dînent le dimanche. Maintenant un désir net, aigu, l’emplissait.
Un amour immense, un besoin de volupté, flottait dans cette nef close, où bouillait la sève ardente des tropiques. La jeune femme était prise dans ces noces puissantes de la terre, qui engendraient autour d’elle ces verdures noires, ces tiges colossales ; et les couchesâcres de cette mer de feu, cet épanouissement de forêt, ce tas de végétations, toutes brûlantes des entrailles qui les nourrissaient, lui jetaient des effluves troublants, chargés d’ivresse. À ses pieds, le bassin, la masse d’eau chaude, épaissie par les sucs des racines flottantes, fumait, mettait à ses épaules un manteau de vapeurs lourdes, une buée qui lui chauffait la peau, comme l’attouchementd’une main moite de volupté. Sur sa tête, elle sentait le jet des Palmiers, les hauts feuillages secouant leur arôme. Et plus que l’étouffement chaud de l’air, plus que les clartés vives, plus que les fleurs larges, éclatantes, pareilles à des visages riant ou grimaçant entre les feuilles, c’étaient surtout les odeurs qui la brisaient. Un parfum indéfinissable, fort, excitant, traînait, fait de milleparfums : sueurs humaines, haleines de femmes, senteurs de chevelures ; et des souffles doux et fades jusqu’à l’évanouissement, étaient coupés par des souffles pestilentiels, rudes, chargés de poisons. Mais, dans cette musique étrange des odeurs, la phrase mélodique qui revenait toujours, dominant, étouffant les tendresses de la Vanille et les acuités des Orchidées, c’était cette odeur humaine,pénétrante, sensuelle, cette odeur d’amour qui s’échappe le matin de la chambre close de deux jeunes époux.

Problématique :

Comment cet extrait néglige le réalisme et intercesse en faveur du naturalisme.

Introduction :

– Historique : second empire, paris (Hausmann).
– Extrait situé au début de l’œuvre.

Axe I : Comparaison nature / vie.

– statues / femmes.
– bassin / monstre.
-personnification lianes en reptiles.
– bassin / main moite.
– mer de feu / volcan.

Axe II : Vision personnelle d’un personnage.

– évolution du bassin suivant sa perception (manteau / buée).
– paisible vers perturbant.
– étouffe le bien (mélancolique) ?
– phrase mélodique (suggérer quelque chose).
– description à première vue laudative mais en réalité ironique.

Axe III : Extraitobservant les caractéristiques du naturalisme / romantisme.

– foc externe (décor).
– champ lexical contrasté (blanc puis noir).
– imparfait de description.
– effets de réel, ordre, symbolique de l’amour.
– situation dans l’espace (Bois de Boulogne).
– énumération / accumulation.

– sensualité : désir.
– musique des odeurs (description avec sentiments).

Conclusion :

– naturaliste…