Commentaire : lettre 30, lettres persannes, montesquieu

Montesquieu, Lettres persanes, Lettre 30
COMMENTAIRE

Le texte que nous allons étudier est la Lettre 30, extraite des Lettres persanes de Montesquieu, philosophe précurseur des Lumières auXVIIIème siècle. Cette œuvre est un roman épistolaire que l’auteur publia anonymement à Amsterdam en 1721, afin d’éviter la censure. A travers la correspondance fictive de voyageurs persans, Montesquieucritique les mœurs des français en insistant sur l’étonnement des étrangers qui découvrent une société très différente de la leur. Dans cette lettre, le persan Rica est confronté à la curiosité desparisiens, causée uniquement par son apparence étrangère. Ainsi, nous nous demanderons comment Montesquieu critique le caractère frivole des parisiens. Nous commencerons par étudier l’efficacité du genreépistolaire, puis nous exposerons les différents procédés utilisés pour la critique, et enfin nous montrerons la place de l’ironie dans cette critique.

Nous pouvons relever plusieurs signes montrantque ce texte est une lettre. Dans un premier temps, les éléments de la forme : l’entête « Rica à Ibben, à Smyme » ainsi que le lieu et la date d’écriture « de Paris, le 6 de la lune de Chalval, 1712 »indiquent la nature épistolaire du texte. Dans un second temps, l’utilisation de la première personne du singulier par le narrateur ainsi que l’imparfait de description montre qu’il raconte sonaventure à une personne qu’il connait. De plus, la date est issue du calendrier persan, ce qui informe le lecteur sur les origines du locuteur et du destinataire.
Rica décrit ici la façon dont il estdévisagé par les Parisiens. Les nombreuses exagérations présentes témoignent de son étonnement face à cette situation (« extravagance » l.1, « envoyé du Ciel » l.2 « tous, tout le monde, partout,toutes »). Cet étonnement accompagné du ton légèrement moqueur de Rica laissent entendre que la curiosité dont font preuve les Parisiens est étrange et de ce fait contestable.
En portant le masque du…