Connaissance de soi

Pour Descartes être conscient est synonyme de « penser ». Le Cogito, ergo sum qu’il considère comme fondement de la philosophie dans ses Méditations traduisait une reconnaissance du caractère central de la conscience. Il y parvient en cherchant à savoir ce qu’il peut y avoir d’indubitable. Il engage une critique de la conscience spontané de soi et décide de se débarrasser de tous ses préjugésreçus depuis l’enfance. Recherchant la vérité par le doute méthodique, il en vient à considérer comme faux tout ce que nos sens nous apprennent. Seul existe le doute lui-même, c’est-à-dire l’existence de la pensée et l’existence d’un sujet qui pense. Descartes instaure ainsi le dualisme séparant le corps de l’esprit, la perception de la pensée : « Le moi n’est ni un corps ni une âme mystérieuse ousubtile mais une pure pensée ».

En quoi la conscience de soi est-elle une connaissance de soi ?
I) Est-ce que la conscience apporte véritablement une connaissance de soi ?
III) Quelles conclusions pouvons-nous tirer de nos critiques précédentes ?

Ne nous cache-t-elle pas tout de nous ?

Sujet : La conscience de soi est-elle une connaissance de soi ?

« Prendre conscience de » signifieconstater, entrer en contact avec un objet. « Prendre connaissance de » implique un certain travail de l?intelligence, débouchant ainsi sur la possession de concepts, donc de contenus essentiels. La conscience de soi est alors un fait, un point de départ mais aussi une incitation à la recherche de soi- même. On se résume donc à savoir si d?une part, le « moi » peut faire l?objet d?une connaissance,et si d?autre part cette connaissance peut se résumer à la conscience de soi ou du moins consister à un approfondissement de la conscience de soi. La conscience de soi peut-elle être alors objet de connaissance ou bien est-ce que la subjectivité de chacun empêche ce rapport à la conscience de soi ? En d?autres termes, la conscience de soi est-elle une connaissance de soi ?

On pourrait sedemander en premier ressort, si la conscience de soi peut jouer le rôle de connaissance objective.

« Connais-toi toi-même « , inscription placée sur le fronton du temple de Delphes et attribuée à Socrate, philosophe occidental du Ve siècle avant J.C., était un encouragement à une connaissance psychologique de soi, à une nécessité pour l?âme de connaître les valeurs d?après lesquelles elle se détermine.Même à cette époque, la connaissance de soi était la condition ultime d?une maîtrise de son ego, de ses origines et de ses volontés. Il n?y avait donc pas de recherche de vérité sans un travail de réflexion de la pensée sur elle-même et cette hypothèse est encore vérifiée aujourd?hui, au XXIe siècle. Pour les philosophes grecs, la connaissance de soi-même est synonyme de sagesse. Elle permettraiten effet à l’individu de prendre conscience de ses propres limites, de se libérer de ses défauts, de développer ses qualités, et, en faisant abstraction de tout ce qui dans le  » je  » n’est pas personnel, de prendre conscience de sa véritable identité et, enfin de compte, de sa liberté. La devise delphique laisse entendre que nous ne nous connaissons pas réellement, que la connaissance de soi n’estpas une donnée immédiate de la conscience. Elle nous invite donc à entreprendre une recherche, une descente dans les profondeurs de notre intériorité pour trouver l’essence de notre être. Or, cette recherche passe d’abord par la découverte et l’affirmation de notre moi. Cette affirmation est le fondement de la philosophie cartésienne en même temps que celui de toute entreprise de recherche de sapropre identité. Pour approfondir la connaissance que nous avons de nous-mêmes, il faut donc se demander s’il est légitime de parler du soi par soi et quels en seraient les moyens et les conditions.////

Descartes, un des premiers philosophes modernes du XVIIe siècle, recherchait une vérité absolue. Sa célèbre citation : « Je pense, donc je suis » issue de la quatrième partie du « Discours…